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Les échos de Valclair
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5 novembre 2006

Cambridge

 

L’eurostar qui nous ramène vers Paris file à travers la campagne anglaise sous une superbe lumière déjà déclinante d’après-midi de novembre…

Nous avons eu un temps absolument magnifique pendant nos deux journées à Cambridge. Ciel parfaitement bleu, air sec, limpide, vent froid mais le soleil est bon et lorsqu’il est à son plus haut, il réchauffe agréablement.

Jeudi matin nous avons quitté Londres de King’s Cross par le quai 11 non sans être passé devant le mur indiquant le quai 9 ¾ , fenêtre mythique vers Poudlard et ses sortilèges.

Une heure de train et nous débarquons dans cet autre Poudlard. Nous traversons la ville, déposons nos affaires dans un B and B où nous disposons d’une chambre spacieuse, agréable, bien différente de notre réduit londonien puis partons chercher Taupin à la sortie de ses cours à l’institut de mathématiques.

Plaisir des retrouvailles. Nous allons par des cheminements piétons à travers terrains de sports et parcs rejoindre le centre ville, nous nous installons sur une terrasse place du Marché (oui, oui, on peut s’offrir le plaisir d’une terrasse en novembre en Angleterre, tant le soleil est bon). Les distances ici sont suffisamment modestes pour que tout puisse se faire à pied ou mieux à vélo, mode de transport majoritaire et dont Taupin s’est déjà équipé.

Sur les deux jours nous visitons la ville, en partie avec lui, en partie seul, en fonction de ses contraintes d’emploi du temps. Nous déambulons dans les collèges historiques, visitons la chapelle de King’s, magnifique autre exemple de gothique perpendiculaire, nous passons de cour en cour, de pont en pont, nous attardant sur les bords ensoleillés de la Cam, pelouses impeccables et même juste derrière des près où broutent quelques vaches qu’on croirait mises là exprès pour faire campagne anglaise ! Promenades dans les rues centrales aussi très vivantes et agréables, livrées aux seuls piétons et cyclistes (et à quelques bus forts encombrants). Nous poussons jusqu’au Musée Fitzwilliam, impressionnante bâtisse, escaliers et halls démesurés, mobilier ancien, accrochage ici des peintures très vieux style sur des murs tendus de rouge, on ne voit pas forcément très bien toutes les peintures mais une part du charme est là, dans l’impression d’ensemble plus que dans la contemplation individuelle des œuvres. (mais il y a aussi quelques très belles pièces notamment dans la section des peintures italiennes).

Bien sûr nous allons visiter aussi le collège de Taupin, il est un peu à l’extérieur près de son institut de math, il ne fait pas partie des bâtiments historiques mais c’est sacrément agréable quand même. Bâtiments fonctionnels et agréables, beau parc très bien entretenu, vastes pelouses mais aussi petits recoins entre les arbres, massifs de fleurs, voici le Grove, la demeure ancienne autour de laquelle le collège a été construit, c’est là que les graduate ont leur salon privé, où ils viennent regarder la télévision, lire la presse internationale ou boire un verre. Il y a pire comme conditions de vie…

Nous allons voir sa chambre également, il n’est pas dans le collège malheureusement mais dans une maison extérieure dans l’immédiate proximité qu’il partage avec trois chinois, un américain et un ghanéen. Pour nous il enfile sa toge qu’il doit porter dans les occasions officielles mais aussi chaque fois qu’il veut aller dîner au « grand service ». Nous plaisantons naturellement avec notre ironie caustique de français « démocratiques » de ces coutumes bizarres, de ces rituels d’un autre temps mais on ne peut non plus s’empêcher de leur trouver un certain charme.


Nous parlons de sa vie ici. Il est manifestement très heureux d’être là, même s’il rame sérieusement. Il a voulu faire un cursus très théorique qui a peu à voir avec ce qu’il a fait dans ses deux premières années d’école d’ingénieur et dit ne pas se trouver au niveau. Je suis un peu affolé de la quantité de travail qu’il a à fournir et qui fait qu’il profite peu pour le moment de la ville même et des à côtés de la vie étudiante. Je trouve ça un peu triste mais je ne lui dis pas, je crains toujours qu’il y ait dans le sérieux, dans l’investissement intellectuel intense une façon de se masquer d’autres enjeux. Peut-être n’est-ce pas le cas pour lui, je l’espère. Peut-être n’est-ce que la projection de mes propres souvenirs, de mes propres errements de jeune adulte qu’il m’est bien tard aujourd'hui pour regretter.

(Ecrit le 4 novembre)

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Commentaires
P
C'est magnifique comme compte-rendu Val, on s'y croirait, dans cette université anglaise, un endroit comme on en rêve, comme il n'en existe, sans doute, qu'à Cambridge et Oxford. <br /> <br /> Il bosse dur, certes, mais tout de même, s'il ne peut pas vraiment profiter de la ville, il y a mieux: au moins, il vit dedans, il étudie dedans, il en gardera (je l'espère) un beau souvenir, tout cela m'a l'air fascinant et palpitant. Malgré le surcroît de travail, qui espérons-le, s'adoucira un jour... <br /> <br /> J'éprouve, pour ma part, une tendresse particulière pour Trinity College et ses fantômes... Les frères Stephen, Leonard Woolf, Quentin Bell, Roger Fry, ... L'Angleterre mythique! Quel rêve...
M
Je lis et j'apprécie beaucoup le récit de ton séjour en Angleterre, et les photos qui nous font voyager. Mais je m'interroge : comment fais-tu toujours pour trouver la petite phrase qui va obliger à pousser plus loin la reflexion?<br /> "...je crains toujours qu’il y ait dans le sérieux, dans l’investissement intellectuel intense une façon de se masquer d’autres enjeux." Et voila, depuis que je l'ai lue, ta phrase tourne en boucle dans ma tête. Et si ce que l'on croit être un trait de personnalité n'était en fait qu'un symptôme? Tu ouvres des chemins ...
Les échos de Valclair
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