Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les échos de Valclair
Derniers commentaires
7 décembre 2006

Anxiété

Une récente entrée de la Discrète m’a amené à repenser aux phénomènes d’anxiété face à la mise en jeu publique de soi, notamment à travers les prises de parole.

Et j’y ai d’autant plus repensé que le même jour je donnais moi-même une conférence dans un cadre qui ne m’est pas du tout familier, face à un public relativement nombreux et inconnu et que j’ai ressenti quelques uns des troubles que ce genre de situation m’occasionne, heureusement cette fois ci d’une façon qui n’a pas été trop violente.

Je me connais. Je sais que je maîtrise assez bien la parole en public, qu’en général mes interventions passent bien, qu’elles sont appréciées et qu’au final lorsque j’en sors je m’en sens plutôt satisfait et valorisé. Et pourtant je ne peux éviter avant ce type d’intervention de traverser des moments très désagréables, marqués même de manifestations somatiques : appétit coupé, mal de ventre, mal de crâne, et parfois jusqu’à des palpitations. Je suis porté par l’imagination de tout ce qui peut mal se passer, depuis la panne de métro qui me mettrait en retard, le matériel technique qui ne voudrait pas fonctionner, mon élocution qui s’embrouillerait, la panne des mots et l’angoisse de me retrouver soudain vide de tout ce que j’avais à dire. Les malaises psychosomatiques entretiennent eux même la panique puisque je me mets à imaginer en les ressentant qu’ils pourraient prendre plus d’ampleur, aller peut-être jusqu’à me plonger dans la paralysie complète ou me faire tourner de l’œil devant mon public. Au point qu’il m’est arrivé de me dire dans ces moments d’avant : « Plus jamais ça, ce n’est décidément pas pour moi, je ne ferais plus d’intervention de ce type ».

Ce que je trouve incroyable c’est que la raison n’a rien à voir à l’affaire. Je peux en même temps ressentir ces malaises, avoir ces imaginations délétères et me dire : « ça se passera bien comme d’habitude ». Il n’y a pas connexion entre les deux .

Comme si l’anxiété était beaucoup plus profonde, comme une ligne sous-jacente, rattachée à des peurs archaïques, à un manque d’assurance de soi, à une peur des autres, comme si elle était un retour du refoulé, de tout ce que je cache à l’extérieur en affichant une assez grande aisance sociale.

Car socialement en effet cela ne se voit pas. Je ne donne pas du tout l’impression d’être quelqu’un de coincé. Ceux qui me voient fonctionner, ceux qui côtoient mon personnage social dans la vie associative, dans la vie professionnelle ne peuvent imaginer que je puisse avoir parfois de telles terreurs sous-jacentes et à peine conscientes. Ce sont elles pourtant qui ont entraîné les difficultés que j’ai toujours eu pour aller vers les gens, je veux dire pour aller vers les gens au cœur et vers les femmes en particulier, au-delà des relations superficielles que peut entretenir le personnage social.

Mais le paradoxe c’est que j’ai l’impression que cette anxiété de fond a tout de même reculé à travers ce que j’ai pu apprendre de moi, à travers mes expériences de vie, à travers l’acquisition d’une forme de maturité et peut-être l’accession à un début de sérénité. Mais dans les manifestations extérieures, dans le ressenti de ces malaises qui précédent l’action, elles auraient au contraire tendance à s’accentuer à mesure que passent les années. Je n’avais aucun trouble psychosomatique (enfin bien moins) pour prendre la parole quand j’étais plus jeune alors que mon insécurité profonde était certainement plus grande. Est-ce que le vieillissement en lui-même mettrait en jeu d’autres paramètres ? Ou est-ce que cette capacité à gommer l’anxiété pour ce qui était de l’expression extérieure était une ruse habile pour masquer ou du moins tenir à distance l’anxiété profonde, plus radicale, dans les relations interpersonnelles, dans les relations intimes, dans les relations des cœurs et des corps ?

Il y a d’étranges découplages que je ne m’explique pas bien.

Tout ça ne doit pas être très clair parce que ça ne l’est pas dans ma tête...


Publicité
Commentaires
V
Je ne te connais pas Cathy mais je veux juste te dire bon courage, ne désespère pas, les mots des autres qui montrent combien chacun doit traverser parfois des zones difficiles t'apportent je l'espère un peu de baume au coeur en te montrant que tu n'es pas seule.
C
salut voilà, je suis dans une phase down en ce moment, je prends des antidépresseurs depuis plusieurs années et je me dis que ce n'est pas la bonne solution, je pense que j'ai juste besoin de cure de sommeil, genre on te fait bouffer des medoc, et que l'espace d'une semaiane nuit et jour du dors et t'oublies.....l'anxiéié profonde et non la depression....le suicide n'est pas loin quans tu t'enfermes dans ton mall'aise et c une grosse erreur....c quoi le doxn? ne plus avoir de foreces et m quand tes enfants te suffisent plus....Mais ej me suis battue à la mort pour eux, mes enfants.......maiq des fois, plutôt que passer à l'improbalité si proche faut dormir, reposer son cerveau qui s'épuisse....je vous aime bye cathy
F
Je me retrouve assez bien dans ce que tu décris. J'en ai encore fait l'expérience la semaine dernière face à un public de profs d'une ancienne école voisine. Quand je prépare une intervention en public, je sais que les tensions seront là, que j'en souffrirai mais, en même temps, elles me confortent car je canalise mon énergie dessus et je reste détendu quant au fond du sujet à traiter. Jusqu'à présent, je m'en suis assez bien tiré comme ça.
L
Les symptômes physiques sont peut-être là parce que tu maîtrises parfaitement l'extérieur, justement ? L'angoisse, le trac, la nervosité me paraissent normal dans ce genre de situation puisqu'on s'expose, on se met en situation de risque. As-tu essayé une séance de punch ball juste avant ? De dire ton texte à une oreille critique, de faire des tas de grimaces devant ton miroir, de hurler avant d'entrer en scène ? Bref, trouver un truc physique qui expulse les tensions. Je dis ça... mais je suis un peu pareil. Tellement même que le plus simple pour moi est d'éviter ce genre de situation :=)))
V
Merci de vos com. Pas simple comme je le disais. Je crois qu'il y a plusieurs directions dans ma réflexion, plusieurs dimensions peut-être contradictoires, je laisse ça mariner, mais pas dans une île déserte, sûrement pas...<br /> Et un petit salut amical spécial à Jean pour lui donner le courage nécessaire...
Les échos de Valclair
Publicité
Publicité