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Les échos de Valclair
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26 juin 2007

Les affres du choix

Il y a des quantités de choix de vie qui se font de façon insensibles, de petits glissements en petits glissements ou bien en fonction de hasards (oui, je crois moi, tout de même, aux hasards) parfois minuscules, rappelez-vous smoking-no smoking et son réjouissant déploiement d’histoires construites à partir de bifurcations surgies à l’occasion d’évènements infimes.

Mais il y a des moments aussi où l’on est en face de décisions dont on sait qu’elles auront des conséquences majeures, il y a A, il y a B, il faut choisir.

Taupin, reparti en Angleterre après sa venue en France l’autre semaine pour des entretiens professionnels, est maintenant confronté à un choix de ce type.

Il vient d’avoir confirmation qu’il peut être recruté dans un (très) grand groupe français pour s’occuper de sécurité nucléaire autour de l’EPR (le fiston a beau avoir une sensibilité écolo ou plutôt développement durable assez affirmé il est aussi très pro-nucléaire !). A Cambridge il a obtenu les financements nécessaires pour pouvoir préparer un PhD et entreprendre une thèse dans un laboratoire de physique qui, dans les spécialités qui l’intéressent, est l’un des meilleurs du monde.

Les perspectives professionnelles mais au-delà les chemins de vie qu’induisent un tel choix le mettent devant un abîme assez stressant d’interrogations.

Evidemment il serait assez mal venu de se plaindre, l’une comme l’autre perspective sont porteuses et puis il y a tant de gens pour lesquels le problème est tout simplement de trouver un emploi.

N’empêche je comprends son trouble.

D’un côté il y a l’entrée de plein pied dans la vie professionnelle sur des missions qui l’intéressent, basé en région parisienne, avec un salaire de débutant qui approche celui d’un cadre moyen de la fonction publique plus très loin de la retraite (c’est moi ça !), des perspectives de promotion et de carrière vraisemblablement assez rapides. De l’autre il y a la perspective de trois années encore au statut intermédiaire mi-étudiant, mi-salarié avec une indemnité de recherche lui permettant de vivre mais un peu ric-rac, la prolongation d’un séjour en Angleterre qui pourrait bien déboucher alors sur une carrière dans le monde anglo-saxon, donc un éloignement de nous, un éloignement de ses bases, il y a la fréquentation et l’éventuelle intégration dans le monde de la recherche, avec tout ce qu’il a de fascinant mais aussi de plus précaire…

Je pencherai plutôt pour l’inciter à s’engager dans le PhD, pour moi l’intérêt intellectuel qu’il comporte est ce qui prime, je lui dis qu’il ne faut pas qu’il se focalise sur les quelques années un peu serrée financièrement qu’il va devoir vivre encore mais je comprends aussi son aspiration à rentrer en vrai dans la vie active, à se coltiner à ses défis et même à sa dureté, à sortir du cocon rassurant du monde de l’université. Je le sais assez pour moi même qui ne suis jamais vraiment sorti du monde de l’école entre lycéen, étudiant, enseignant, fonctionnaire de l’éducation nationale…

Je repense à mes propres choix professionnels et pas seulement professionnels. Quand ai-je choisi ? Comment l’ai-je fait ? Rétrospectivement il me semble que la constante la plus forte c’est toujours (presque toujours) d’avoir choisi in fine ce qui impliquait le moins de changement, le moins de remise en cause, le moins de risque…

Allez, fils, choisis et va de l’avant !

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Commentaires
D
Great blog! The information you provide is quiet helpful, why I was not able to find it earlier. Anyways I’ve subscribed to your feeds, keep the good work up.
V
Il y a autonomie dans les deux cas , Discrète, puisqu'il est payé pour le PhD (il excluait d'être encore dépendant de nous), disons qu'il y a autonomie riche et autonomie pauvre.<br /> Mais en fait ça y est. Il a décidé, il a envoyé sa réponse il y a qs heures, il a choisi l'autonomie pauvre...
L
Le choix évidemment doit être le sien.<br /> Mon fils après son diplome d'ingenieur a fait le choix de rentrer dans la vie active, si possible pas trop loin de ses copains ; il ne le regrète pas.<br /> Devenir réellement et rapidemment autonome était sa priorité.<br /> Quelle est la priorité de ton fils ?
V
Tu peux te permettre Sylvia bien sûr et ton passage tu le sais me fait toujours plaisir comme celui de tous les autres.<br /> <br /> Sans doute as-tu eu raison, Ex Nihilo, mais c'est parce que tu avais en toi les ressources pour affronter ce risque. Quand je parlais dans une récente entrée de ce qui m'entrave peut-être est-ce à cela surtout que je pensais...<br /> <br /> A part ça, oui, bien sûr je sais aussi que l'entourage affectif stable dont nos enfants ont bénéficié leur a donné un cadre favorable et que c'est à inscrire au crédit de notre couple, je crois qu'on ne l'oublie pas, que ça reste comme un arrière-fond qui relativise ce qu'on peut ressentir d'essouflement et de lassitude et comme un ciment même pour le présent.<br /> <br /> Quant au choix bien sûr c'est au fils de le faire, je ne me permets aucune pression, d'ailleurs je serais bien en peine d'en faire, la décision est imminente, il doit donner sa réponse dans les tous prochains jours...
A
Tout d'abord, je me joins aux autres pour ce qui est des félicitations au fiston et aux parents. Et j'espère que le papa est un peu fier de son fils... car c'est légitime !<br /> <br /> Pour le choix, il lui appartient pleinement. qu'est ce qui correspond le mieux à ses aspirations personnelles et à ses talents propres.<br /> Où a-t-il le sentiment qu'il se réalisera le plus ? Qu'il y trouvera le plus de sens à sa vie...<br /> Et on sait bien que le nombre de zéros après le 1 d'un compte en banque ne fait pas vraiment sens dans l'existence. Ce n'est pas un critère déterminant surtout à ce niveau et à son age...<br /> <br /> Lorsque mes filles ont eu des choix à faire de ce type, je n'ai fait que poser des questions qui les renvoyaient à elles-mêmes, à la confiance que je leur fais, à leur capacité au meilleur choix, le dialogue n'étant fait que pour aider l'émergence de leur propres intuitions. Je n'ai jamais émis (consciemment...!!) une préférence par rapport à ce que je pensais mieux ou moins bon.<br /> Une de mes filles a fait un choix dont moi je n'étais pas si sûr qu'il était "le meilleur"... Apres 5 ans, quand je vois comment elle cartonne et s'éclatte, je me dis heureusement que j'ai pas fait pression dans un autre sens....
Les échos de Valclair
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