Une jolie après-midi
Dans la grisaille de
l’hiver, irruption aujourd'hui d’un soleil doux…
Quittant le bureau à midi
(ah j’aime l’arrivée de ce précieux vendredi après-midi, où je ne travaille
(presque) jamais, ce moment de ma liberté), j’ai filé au marché avant qu’il ne
remballe pour faire quelques courses en prévision de certaines agapes à venir
puis j’ai troqué mon lourd manteau pour un blouson léger et hop, en route,
direction le Marais et la Maison Européenne de la Photographie où j’ai été voir
la nouvelle série d’expositions en cours. J’adore vraiment ce lieu et cette
confrontation de regards que permet la tenue en même temps de plusieurs petites
expositions très diversifiées :
Les paysages urbains tout en
frontalité de Jean-Christophe Ballot, puissance des lignes et des formes…
Peter Knapp entre
composition/décomposition picturale et portraits de mode…
Une plongée dans le temps à
travers le magazine Réalités, magnifiques images de la France et du monde entre
1950 et 1980, et des textes aussi exprimant l’air du temps, c’est à la fois si
vieux, si loin et si proche, j’y étais gamin, comme ces gamins qu’on voit jouer
dans les parcs…
Le japonais Shoji Ueda aux
compositions très originales, depuis des paysages presque abstraits jusqu’à des
mises en scènes étranges, flirtant avec le surréalisme, de personnages figés sur
des dunes…
Et puis Boubat. Ce type de
photo est plus facile à appréhender, plus consensuelle mais pourquoi
bouderait-on son plaisir. C’est la vie toute simple admirablement saisie,
l’homme y est présent à sa juste place dans le cadre qui l’environne et semble
en harmonie. Boubat saisit les petits bonheurs de la vie et parfois les
transfigure notamment grâce à la façon dont il accroche la lumière sur ses
sujets. « Photographier, disait-il, c’est exprimer une gratitude ».
Ça se sent et c’est magnifique !
J’ai marché au retour sur
les quais jusqu’à Bercy. Sur la rive droite j’ai pu profiter encore du soleil
tandis qu’en face l’ombre était déjà tombée. La voie sur berge à mes pieds
bouchonne, le flot de bagnoles s’écoule laborieusement vers la banlieue et on
s’en prend plein les bronches. Ah si cette voie, piétonne la plupart des dimanches, le devenait de
façon permanente, quelle magnifique promenade ce serait, je me prends à rêver
de Paris sans voiture…
Et cela ravive encore les
envies d’espace, de nature, de blancheur et de neige qui me titillent depuis
quelques jours. Je crois bien qu’une certaine balade virtuelle y a
contribué ! Les charmes de mon beau Paris n’y feront rien. Ça fait
plusieurs années que nous n’avons pas été en montagne l’hiver et depuis
deux-trois jours je farfouille chez les voyagistes. Moi qui suis habituellement
champion de l’indécision, je me suis secoué ce soir, j’ai laissé de côté mes
atermoiements habituels et, non sans forcer un petit peu la main à Constance
(mais je suis sûr qu’au final elle sera ravie), je viens à l’instant de prendre
une réservation pour une rando à raquette dans les montagnes bulgares pendant
ma semaine de vacances de début mars.
Y a pas, une après midi agréable, des émotions esthétiques, un petit rayon de soleil, ça booste…