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Les échos de Valclair
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12 avril 2008

Retour du fils prodigue

Enfin façon de dire et pour le plaisir de la formule ! Il n’est pas spécialement prodigue le fiston !

Mais il est loin. Pas si loin à vrai dire, juste en Angleterre à trois heures d’Eurostar ! Mais on ne le voit plus très souvent. Il n’était pas venu depuis Noël, nous avons juste eu de ses nouvelles par quelques mails et tchats. Rien que de très normal. Il a l’âge de prendre de la distance. Je ne tiendrai pas à avoir un Tanguy accroché à mes basques. Mais enfin il commençait à nous manquer sérieusement et son retour est une fête.

Ça c’est le bon côté de cet éloignement. Chaque retour nous donne bien plus de plaisir que si nos rencontres étaient fréquentes, que si nous pouvions nous voir d’un simple coup de métro.

On se croise surtout car il a bien sûr un emploi du temps surchargé pour voir tous les vieux potes parisiens dont il veut profiter pendant les trois brèves journées de son séjour. Mais on a le temps quand même de se poser, nous et lui.

Jeudi soir déjà j’avais eu le plaisir de préparer pour l’accueillir des magrets de canard sauce marchand de vin, pommes de terre sautées et confiture d’aubergines. Avec un vieux Cahors. Un régal. Il y a toujours quelquechose de fort dans l’échange autour d’un repas qu’on a soi-même préparé. Et nous aurons un autre moment de partage demain, nous ferons un repas avec mon père, la maman de Constance, ma sœur, ce sera l’occasion de fêter son anniversaire, son quart de siècle. Quart de siècle !

Entre autres choses je lui offre « Mai 68, raconté à ceux qui ne l’ont pas vécu » de Patrick Rotman. Je ne peux éviter tout à fait de céder à la frénésie commémorative. Je me laisse faire même avec un certain plaisir. En tout cas ce petit livre est très bon, très clair. Je l’ai avalé cette nuit, profitant d’une insomnie. Il explique bien l’articulation des trois temps de mai (moment étudiant, moment social, moment politique) et replace intelligemment ce bref épisode d’histoire dans un contexte géographique et temporel plus large.

Dans la foulée j’ai acheté pour moi « Le jour où mon père s’est tu ». Dans ce bouquin Virginie Linhart se lance à la recherche de certains de ses contemporains, enfants de militants très engagés de Mai, pour exorciser sa propre douleur face à un père, dirigeant historique des maoïstes de la rue d’Ulm qui fut un des hommes brisés de l’après mai. C’est un sujet qui m’intéresse beaucoup et sur lequel sûrement je reviendrai.

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Commentaires
K
Et bien j'attendrai moi avec impatience aussi ta note sur ce livre...
V
Le père de Virginie Linhart est Robert Linhart qui fut un dirigeant maoïste à l'école normale supérieure avant mai, il s'est ensuite établi en usine et a écrit un livre important sur cette expérience: "l'Etabli". Il est resté très diminué après une tentative de suicide dans les années 80.<br /> Mais je ferai surement une note sur le livre de sa fille, quand je l'aurai fini. Un peu de patience Pivoine...<br /> Et c'est vrai que les parcours dans la suite sont très variés, il y en a quelques uns de peu ragoûtants mais ce n'est pas la majorité et puis devenir réformiste n'est pas une tare. J'ai envie de dire: bien au contraire.
P
En Belgique aussi, ça a bougé. Mais les manifestants d'hier se sont nettement embourgeoisés o;) dans le meilleur des cas, ils écrivent et publient dans des journaux qui sont lus, chantent dans des cabarets, ont des sites internet (pas des blogs, cet amusement pour le peuple... o;((( bref, l'aristocratie des intellos en somme. Ou la bonne bourgeoisie, chez nous, un intello n'accède jamais à l'aristocratie...
P
Ah! En effet, outre le plaisir que j'ai eu à lire cette note (la confiture d'aubergines, mium, tiens, j'ai envie de faire de la tapenade, je n'ai jamais fait ça...) j'aimerais savoir pourquoi il a été brisé (le père de Virginie Linhart et qui était son père exactement) . Je sais qu'il y avait des maoïstes en mai 68, mais quid ? Peux-tu nous en dire plus ?
B
Je ne connais pas encore cette situation, mais ça ne va pas tarder. Le mien est parti il n'y a pas loin de deux semaines à Montréal et il me manque déjà. Par contre, même si ce ne sera que cinq mois, je n'ai ni numéro de téléphone ni adresse mail pour causer avec lui. Ce n'est pas juste.
Les échos de Valclair
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