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Les échos de Valclair
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12 juin 2006

Canicule et cravate

C’est curieux comme les choses basculent. Ce week-end j’ai vécu la chaleur comme agréable. Aujourd'hui comme très pénible. Il a fait un peu plus chaud certes mais à peine, simplement la chaleur s’emmagasine, réverbérée par les murs des maisons et le bitume des rues et des trottoirs. L’air semble commencer à manquer. Place du Châtelet et rue de Rivoli que j’ai traversé ce midi j’ai trouvé que l’air grattait la gorge, que la pollution commençait à se sentir, ça c’est le signe du basculement dans la chaleur pénible. La bonne chaleur ne dure jamais longtemps à Paris, elle devient très vite écrasante.

Mais au-delà du fait objectif il y a aussi que les conditions aujourd'hui n’étaient pas les mêmes. Je n’étais plus dans le loisir et dans la promenade paisible. Je travaillais. J’ai été dans la presse toute la journée passant d’une réunion et d’un bout de Paris à l’autre. Les transports en commun étaient pénibles comme la marche rapide que j’ai dû effectuer pour ne pas être en retard. Ça change pas mal de choses ça. Et encore aujourd'hui j’étais habillé léger, léger...

Mais je rentre dans ce moment de mon activité professionnelle où se multiplient des réunions institutionnelles avec des chefs de divers niveaux et acabits et dans lequel l’usage veut que je porte veste et cravate ce qui heureusement n’est pas mon quotidien professionnel. Demain donc je suis censé mettre cravate. Censé pourquoi ? Parce que les pairs en portent ? Parce que c’est l’habitude ? Mais je me dis : pourquoi donc ? Et spécialement avec cette chaleur où cet attirail devient franchement désagréable à porter. Pourquoi ferais-je comme les autres ? D’ailleurs tous feront-ils ainsi, je remarque année après années que les choses sur ce terrain aussi changent doucement. Pourquoi ne m’autoriserais-je pas à venir col ouvert ? Travaillerais-je moins bien ? Serais-je moins efficace ? Qu’est ce que cela change sinon une image de conformité donnée aux autres.

Je crois que demain je vais tenter d’y aller sans cravate. Je dis bien tenter car souvent à la dernière minute le conformisme l’emporte, je crains d’être seul de mon espèce, je n’ai pas envie de risquer de m’afficher.

Mais comme c’est ridicule. Et pas si éloigné de tas de réflexion de ces derniers jours, ici ou là sur les blogs sur l’image que l’on donne de soi. Ne pas faire qu’elle soit déterminée par le regard ou l’attente des autres (ou ce qu’on suppose être l’attente des autres car plus vraisemblablement ils s’en foutent !). Oser être conforme à soi-même. Oser être soi. Simple à dire. Parfois pas si simple à assumer…

Allez je verrais demain matin, en attendant je vais aller prendre un bain frais. Histoire de me rafraîchir les idées.

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Commentaires
V
Je n'ai pas mis de cravate finalement. Et en plus je n'étais pas le seul. Comme quoi je m'étais fait un noeud dans la tête bien inutile (mais significatif!)
B
heu le gouvernement japonais encourage les cadres à porter des costumes "en lin" pas n'importe quoi.....chic non tu as essayé....plus c'est froissé plus ça fait chic alors là la cravate on s'en fiche....
F
Parfois je me sens plus libre en uniforme et en respectant les conventions que si je dois assumer une différence qui s'affiche dans mes vêtements... Un peu sur le mode, "pour vivre heureux, vivons cachés". Sous mon tailleur, je reste moi-même et je me protège. Mais je mesure mal la torture de la cravate, c'est vrai!
A
Tout est dans le choix de la cravate !<br /> J'en ai une avec une superbe bouche de femme qui tire la langue...<br /> Je te la conseille !<br /> Effet garanti !
E
Lance l'idée de faire comme les japonais, qui ont le droit, et même le devoir, de tomber la veste et la cravate pour faire des économies de clim ! Qui, aujourd'hui, s'opposerait à une position contre les économies d'énergie ?
Les échos de Valclair
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