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Les échos de Valclair
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18 novembre 2006

Donc, Ségolène...

Ce sera donc Ségolène.

J’ai une appréciation assez mitigée à son égard comme je l’avais manifesté ici et .

J’avais assisté avec sympathie aux tous premières manifestations d’intérêt en sa faveur avant qu’elle ne s’engage elle-même et que ne déferle l’engouement qui l’a portée. J’ai assisté sur des blogs amis au lancement de Ségo 2007 dont les premières entrées remontent à novembre 2004, c’était un peu sous la forme : « tiens une femme ça serait bien, pourquoi pas Ségolène ? », Camille, Manu, (Alain aussi si je me souviens bien) ne pensaient sûrement pas au départ que la mayonnaise prendrait d’une façon pareille, c’était une démarche mi sérieuse , mi pavé dans la mare, enfin c’est comme ça que je l’avais pour ma part ressentie à l’époque.

Je suis passé par des phases plus ou moins ségoléniennes. J’ai même failli prendre l’adhésion « spécial primaires » avec l’idée de voter pour sa désignation. Mais si j’avais adhéré je crois qu’au final j’aurais mis un bulletin Strauss Kahn dans l’urne.

Je suis assez séduit par la part de renouvellement qu’elle introduit, par sa façon de faire de la politique autrement et surtout par sa capacité à briser certains tabous et à sortir de la langue de bois. Mais je suis agacé par ses formules à l’emporte pièce qui n’abordent souvent qu’une part du problème et par ses poses, avec cet éternel sourire en particulier qu’on finit par ressentir comme purement mécanique et donc comme finalement désincarné.

Sur les questions de l’école en particulier que je connais tout de même assez bien ce qu’elle dit est faible et il faut le dire plutôt démagogique même si elle pointe de vrais problèmes. Je ne pousse pas des cris d’orfraie comme certains lorsqu’elle évoque les 35 heures pour les profs, il y a là en effet une vraie question qui interroge en réalité le contenu même du métier d’enseignant en France (il faudrait dire d’ailleurs DES métiers d’enseignant). Mais les profs qui donnent des petits cours à côté ce n’est vraiment pas le problème ! De même je pense que la carte scolaire sous sa forme actuelle est devenue le lieu d’une hypocrisie majeure qu’il est temps d’oser affronter (Ah le double langage de la FCPE, entre les positions générales et les pratiques individuelles des militants qui sont les premiers à faire du consumérisme scolaire pour leurs propres enfants d’autant mieux qu’ils connaissant parfaitement toutes les ficelles du système !)

Je ne reproche pas à Royal de ne pas avoir une réponse toute faite, un programme tout ficelé sur ces questions, je lui reproche sa façon de les poser, de façon très limitée, à partir de dysfonctionnements qui ne sont que des conséquences, pas à partir des causes, pas en prenant les questions dans leur ampleur et dans le réel c’est à dire en tenant compte de leurs divers aspects et de contraintes historiques, psychologiques, matérielles qu’on ne balaiera pas d’un trait de plume. Sur le point précis du temps de travail des enseignants voyez la récente note de Samantdi, elle donne encore une fois une analyse réfléchie, pondérée, éloignée à la fois de toute démagogie populiste et de toute langue de bois syndicale.

Il n’est pas faux de dire qu’il y a certaines attitudes communes entre Royal et Sarko. Si on a une vue optimiste des choses on peut dire que c’est, dans chacun des camps une façon moderne d’aborder les problèmes, déliée des tabous et des réponses toutes faites. Si on a une vue pessimiste on dira qu’ils partagent une commune attitude démagogique, un commun populisme. Il peut y avoir des électeurs flottants entre eux deux qui se décideront à la dernière minute et sans doute importe-t-il de les gagner. Mais pas n’importe comment. Car ce serait aussi créer chez d’autres un agacement parallèle. Autrement dit faire grimper très haut les votes pour Bayrou. Comme le positionnement de Ségo va faire par ailleurs grimper l’extrême gauche, comme l’absence de résultats de Sarko malgré ses rodomontades va faire grimper Le Pen qui reste plus que jamais en embuscade, on voit le danger !!!

Il est vrai cependant que la façon dont Royal a été désignée, la qualité des débats (oui, malgré tout, malgré les limites de l’exercice il y a eu de vrais débats), la netteté de sa victoire, sont de nature à créer une dynamique positive dont il faut espérer qu’elle ne s’usera pas.

Il y a une vieille formule politique disant qu’au premier tour on choisit, au second on élimine. J’ai souvent fonctionné comme ça, réservant mon vote PS pour le second tour (pas en 2002, j’avais senti venir les choses à la dernière minute) Pour raisonner ainsi encore faut-il être assuré de ne pas avoir au second tour à éliminer entre la peste et le choléra, en l’occurrence entre Sarko et Le Pen.

Il n’y a plus à faire la fine bouche. Désormais, quelles que soient mes éventuelles réserves et mon éventuel agacement, ce ne peut être que « allez Ségo ».

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Commentaires
L
le vote pour segolene peu bien changer les choses surtout pour nous ouvriers, mais si elle nous trompais alors tout serais fini pour elle, mais moi je pensse que c'est bon ,voter pour segolene
J
Quant à moi je trouve le cheminement de ton billet complet : que les deux principaux candidats qui ont émergé aient en commun une volonté de mobiliser le peuple n'est sans doute pas étranger à l'histoire récente, c'est-à-dire au 21 avril, ce sale coup porté par une partie rédhibitoire dudit peuple au ronron de la République. Le présupposé étant peut-être que les gens éclairés qui n'iraient jamais voter protestataire, auront la sagesse de voter utile et de passer outre un populisme conçu comme mal nécessaire, voire salutaire. Reste à savoir qui lui veut le plus de bien, au "peuple"... Et une question dans les semaines à venir sera peut-être, en effet, de savoir à quel point Bayrou ne risque pas, fût-ce malgré lui, d'être le meilleur allié de Le Pen... Mais il reste de l'eau à couler sous les ponts.
P
Comme toi Valclair, je ne ressens pas un enthousiasme débridé. Des aspects intéressants, d'autres nettement moins convaicants. Mais le fait qu'il y ait une possibilité, même minime, de changement dans l'approche politique est plutôt pour me plaire.
A
Hé oui ! Valclair ! J'en étais !<br /> Je dois dire que j'oscillais entre "y croire" et le vivre comme un canular quasi potache !<br /> <br /> Sinon... on verra bien... <br /> J'aime assez sa démarque d'un socialisme français qui était pas bien loin du coma dépassé...<br /> Entre DSK (de droite) et Fabius (de nulle part et de partout au gré de ses fantasmes personnels...) il n'y avait de toutes façons pas grand chose à perdre....
Les échos de Valclair
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