Nous y sommes
Donc nous y sommes, le
départ hier a été un peu laborieux mais le voyage s’est bien passé et je me
suis senti mieux à mesure que j’approchais d’ici. Nous sommes partis sous la
pluie mais dès Le Mans il y a eu un beau ciel vif, animé par des cumulus en
mouvement. Nous sommes arrivés sous le soleil et tout de suite nous sommes
partis marcher sur la plage.
Le temps va et vient. C’est
ça la Bretagne. Il y fait beau plusieurs fois par jour comme on dit. Pendant la
nuit ça a tempêté, j’aime entendre alors qu’on est dans notre cocon la pluie
qui bat et les rafales de vent qui secouent les volets.
Aujourd'hui c’était beau
temps et douceur dominante. En marchant tout à l’heure le long de l’estuaire
face au soleil et à l’abri du vent j’ai enlevé ma parka puis mon pull, bonheur
à marcher en chemise… Oui les mimosas sont en fleurs, les camélias aussi, et
même les bourgeons des rhodos sont gonflés prêts à éclore...
J’écris en cette fin
d’après-midi devant la fenêtre d’où j’aperçois la mer. Elle est grise mais
scintille dans le contre-jour sous un soleil vif qui perce les nuages dont le
ciel est encombré. De l’ouest s’avance rapidement un rideau sombre et menaçant.
La tempête revient ce soir parait-il.
Je suis heureux d’être là.
Je me sens bien. Manifestement Constance aussi malgré sa crève persistante.
J’ai un paquet de livres à
lire. Quelques textes à écrire aussi. J’ai en tête entre autres plusieurs
ricochets qui ne demandent qu’à être écrits. C’est un moment idéal pour ça,
pour prendre un peu d’avance car je m’attends à quelques semaines très chargées
à mon retour. Tiens, à l’heure où j’écris mon ricochet 2005 va être mis en
ligne. Je l’avais programmé pour aujourd'hui. Je me fixe de publier tous les
jeudi. C’est un texte qui m’a donné du mal parce qu’il est à ces frontières de
l’intimité où l’expression devient délicate. Cela me fait drôle de penser que
d’autres le lisent, le commentent peut-être alors même que moi je ne le vois
pas. J’ai l’impression de l’avoir laissé échapper de moi, de l’avoir donné
d’une façon plus radicale que lorsque j’opère moi-même sa mise en ligne,
surveille à tout moment les effets ou réaction qu’il induit. Mais c’est bien.
C’est aussi cela, le plaisir d’être ici, ce plaisir de se mettre à distance.
Bref, content d’être là…
(Ecrit le 22/02)