Une journée mal emmanchée
Hier c’était une journée mal
emmanchée...
Le projet que nous avions ne
s’est pas fait pour des raisons indépendantes de nous.
De là plutôt que de
rebondir, d’entraîner Constance vers les mille choses qu’il peut y avoir à
faire, à découvrir à Paris, (ou de les faire seul), je me suis installé dans l’inaction malsaine.
Pas l’inaction d’un
farniente bien assumé, non l’inaction d’un papillonnage sur mille choses,
l’incapacité à choisir…
Mille choses commencées,
aucune accomplie...
Envie d’écrire,
impossibilité de m’y mettre, plusieurs pages en pensée, aucune sur le papier…
Des livres ouverts sortis de
ma PAL toujours aussi impressionnante, aucun dans lequel j’ai su me plonger…
Télérama feuilleté, chaque
envie qui se présente à moi tout aussitôt contrebalancée...
Je déteste cette incapacité
à me décider, à démarrer quelquechose, c’est un mal qui me frappe souvent,
notamment lors des week-end, quand je n’ai pas structuré des projets à
l’avance.
C’est un cercle vicieux qui s’aggrave
à mesure que les heures tournent, je me sens de plus en plus mal et du coup
j’ai de plus de mal à réagir.
Je m’enfonce peu à peu dans
cette sorte d’acédie et c’est insupportable et je me déteste et me culpabilise.
Finalement en milieu
d’après-midi j’ai réussi à prendre mon vélo, j’ai pédalé sans savoir
spécialement où j’allais aller, j’ai abouti en bords de Seine vers Ivry, suis
revenu par les quais, dès que je bouge ça va mieux, il y a toujours des choses
à voir, des ambiances, des images nouvelles à percevoir. Dans le quartier
Bibliothèque par exemple, dans sa partie sud, beaucoup de choses ont évolué ces
derniers temps et que je n’avais pas encore vues, les Grands Moulins transformé
en université presque terminé, les Frigos qui résistent, pour combien de temps,
sorte d’enclave avec son carré de verdure sauvage. Et puis je me suis retrouvé
à ma passerelle favorite, mais d’en dessous, c’était la première fois que je la
prenais en photo sous cet angle. Oui, il y a toujours à voir, toujours à
découvrir même dans des coins que je connais comme ma poche. Tout de suite, je
me suis senti mieux dès qu’engagé dans cette promenade, pourquoi diable a-t-il
fallu que j’attende le milieu d’après-midi pour me mettre en mouvement ?
Ce matin je démarre mieux, le marché est fait, le frigo plein, j’ai même acheté un bouquet de fleurs pour Constance, ça se fait rare ça, de retour je me suis mis à écrire, j’ai envoyé des mails, j’ai eu envie de faire cette note, de vous offrir cette photos…