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Les échos de Valclair
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27 août 2007

La mer

Hier, venant de la région toulousaine et traversant un bon morceau de France nous sommes arrivés ici en Bretagne, pour finir nos vacances sur une note vraiment marine.

Car nous sommes à la mer ici, la vraie.

Je m’en rends compte par contraste avec la Méditerranée telle que j’ai pu la percevoir pendant les quelques jours passés sur ses bords en Turquie. J’ai apprécié bien sûr la transparence de l’eau, sa belle couleur turquoise sous le ciel bleu immuable tant que durait le jour, sa tiédeur qui fait qu’on peut s’y plonger sans hésiter à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit et y rester longuement, j’ai aimé la beauté de la découpe de la côte, les montagnes à la rencontre de la mer. Mais j’ai trouvé en même temps une certaine fadeur à cette immobilité, à cette immuabilité, l’eau agréable par sa température est émolliente plus que stimulante, sa forte salinité donne le sentiment qu’elle colle au corps qu’elle rend pégueux et enkysté, obligeant à la douche en sortant.

Rien de tel ici où domine l’impression de puissance, d’immensité, de pureté. Tout ici est lavé.

Il y a ce souffle du large, il y a cette merveilleuse respiration des marées, une immuabilité là aussi mais une immuabilité qui est mouvement, qui est souffle, qui paraît expression profonde de la vie même de la planète. Le vent porte les odeurs marines, celle de l’iode et des algues…

J’ai pris mon premier bain de mer. Après l’averse, profitant d’une belle éclaircie comme il y en a souvent ici vers le soir, un soleil déclinant mais vif venant mettre chaleur et contraste sur un paysage où les reliefs viennent de la lumière. J’ai ressenti ce que n’offre pas la Méditerranée, ce coup de fouet initial lorsqu’on pénètre dans l’eau, l’impression immédiate d’être lavé, purifié et ce sentiment puissant et apaisant d’être au contact de la matrice du monde.

(Ecrit le 17 Aout)

Penhors_017

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Commentaires
P
Ça m'intrigue cette comparaison entre la "vraie mer" (l'océean) et la Méditerranée. N'est-ce pas aussi une question d'habitudes, de souvenirs, de fréquentation ?<br /> Pour ma part, bercé dans l'eau bleue sous le ciel de la Provence, c'est bien celle-là la "vraie mer". L'autre, l'océan, me semble plus sombre, plus tourmenté, plus sauvage. Plus austère, serais-je tenté de dire.<br /> <br /> Ta description est cependant très belle, et tonique, Valclair
C
Quelle belle description. Je préfère aussi l'océan, et ses plages à perte de vue. <br /> Moi quand je dis à mes enfants que ça "pègue", ils comprennent même pas. Ils vont même jusqu'à dire que j'ai inventé ce mot quand j'étais petite. Pfffffff. Merci pour les références Pivoine :o)
A
Comme dit un de mes amis, la Méditerranée c'est pas la mer - c'est juste de l'eau de grande piscine...<br /> <br /> La vraie mer en effet suppose vagues, houle, vents, senteurs du large, amples marées ...
P
Contrairement à toi, je garde un faible pour la Méditerranée -c'est d'ailleurs dans la Méditerranée que j'ai su nager ;-) "Mare nostrum", c'est ainsi que je la ressens. <br /> <br /> Faut dire que ça change drôlement de la mer du Nord...
P
Tiens, c'est curieux, tu emploies l'adjectif "pégueux", une phrase d'Elisabeth Barbier me revient "Ils pèguent comme les mouches". (Une servante parle des enfants, EB connaissait beaucoup de termes provençaux). <br /> <br /> Sinon, je trouve dans le dictionnaire du "parlé" marseillais: "Pègue : Colle. Péguer : coller. Pégueux (ou pégous): Poisseux.<br /> "La confiture, ça pègue aux doigts"<br /> "Je vous serre pas les mains. Je suis tout pégueux"
Les échos de Valclair
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