La mer
Hier, venant de la région
toulousaine et traversant un bon morceau de France nous sommes arrivés ici en
Bretagne, pour finir nos vacances sur une note vraiment marine.
Car nous sommes à la mer
ici, la vraie.
Je m’en rends compte par contraste
avec la Méditerranée telle que j’ai pu la percevoir pendant les quelques jours
passés sur ses bords en Turquie. J’ai apprécié bien sûr la transparence de
l’eau, sa belle couleur turquoise sous le ciel bleu immuable tant que durait le
jour, sa tiédeur qui fait qu’on peut s’y plonger sans hésiter à n’importe
quelle heure du jour ou de la nuit et y rester longuement, j’ai aimé la beauté
de la découpe de la côte, les montagnes à la rencontre de la mer. Mais j’ai
trouvé en même temps une certaine fadeur à cette immobilité, à cette
immuabilité, l’eau agréable par sa température est émolliente plus que
stimulante, sa forte salinité donne le sentiment qu’elle colle au corps qu’elle
rend pégueux et enkysté, obligeant à la douche en sortant.
Rien de tel ici où domine
l’impression de puissance, d’immensité, de pureté. Tout ici est lavé.
Il y a ce souffle du large,
il y a cette merveilleuse respiration des marées, une immuabilité là aussi mais
une immuabilité qui est mouvement, qui est souffle, qui paraît expression
profonde de la vie même de la planète. Le vent porte les odeurs marines, celle
de l’iode et des algues…
J’ai pris mon premier bain
de mer. Après l’averse, profitant d’une belle éclaircie comme il y en a souvent
ici vers le soir, un soleil déclinant mais vif venant mettre chaleur et
contraste sur un paysage où les reliefs viennent de la lumière. J’ai ressenti
ce que n’offre pas la Méditerranée, ce coup de fouet initial lorsqu’on pénètre
dans l’eau, l’impression immédiate d’être lavé, purifié et ce sentiment
puissant et apaisant d’être au contact de la matrice du monde.
(Ecrit le 17 Aout)