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Les échos de Valclair
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27 août 2007

Mauvais temps

Par la fenêtre je vois s’avancer vers moi des paquets de gros nuages noirs chargés de pluie, j’aperçois la mer ourlée d’écume, les arbres inclinés par le vent. On ne peut pas dire que ce soit le beau temps, ça non, été pourri c’est sûr…

Que le temps soit changeant n’est pas un problème, l’alternance des grains et des vives éclaircies est un des charmes de l’endroit qui nous fait dire qu’il fait beau plusieurs fois par jour. (Quoiqu’on aime bien aussi les très belles journées, il y en a, enfin, les autres années). L’ennui c’est que depuis deux jours le temps n’est même pas changeant, il est continûment mauvais, franchement froid et le soleil ne daigne pas percer les nuages. Je n’ai pas eu le plaisir de pouvoir renouveler mon bain de mer de l’autre jour.

Je me suis installé devant mon ordinateur, j’ai des articles à écrire avant la fin des vacances, le temps qu’il fait se prêterait tout à fait à ce genre d’activités, j’ai ouvert un nouveau fichier, j’ai écrit un titre, je sais de quoi je veux parler, mais rien à faire, ces mots là ne viennent pas, impuissance à m’y mettre, je déteste être ainsi mais ça m’arrive de plus en plus fréquemment, j’ai du mal à faire effort, je me contente de ce qui vient et il ne vient pas grand chose. Je me laisse flotter. Après tout ce sont des vacances. Le tout est de bien le prendre mais comme toujours j’ai un peu de mal, la culpabilité de l’inaction n’est jamais très loin.

Je lis beaucoup. Mais sans rien noter et sans chercher à ramasser mes impressions de lecture en des notes pour moi-même ou les autres. J’ai avalé “Wuthering Heights”, roman échevelé d’Emily Brontë, que je connaissais de mille façons mais que je n’avais jamais lu. Je lis Green, je me promène d’une façon qui n’est pas très rationnelle entre le journal des années 60 et les récits autobiographiques écrits dans les mêmes années et évoquant l’enfance et l’adolescence. C’est intéressant, un monde, des préoccupations si différentes des miennes, un temps qui semble si lointain et qui est pourtant si proche. Les années défilent le temps bref de les lire. Cette lecture me met plutôt de la mélancolie au cœur ce qui n’est peut-être pas ce que je devrais rechercher. Et donne des aliments à mes interrogations récurrentes sur ma propre pratique diariste.

Le temps ne se lève pas mais pas du tout. Ce ne sont plus les gros nuages fonçant sur nous mais la pluie enveloppante et tenace, noyant tout le paysage. Mais je crois que je vais tout de même m’empaqueter dans ma parka et aller marcher un peu le long de la plage, mon immobilité me pèse.

(Ecrit le 20 Aout)

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Commentaires
P
Tu lis Julien Green. J'ai un peu lu. "Partir avant le jour", deux romans "Adrienne Mesurat" (assez terrible, l'histoire d'une folie), "Varouna", un roman sur la métempsycose), et les années 46-50 de son journal, très intéressant parce que plein de notations sur la vie de l'écrivain justement, la vie de l'écriture, la genèse de "Moïra", et des notes sur la création littéraire (je ne fais pas de distinguo entre création littéraire et artistique). C'était un ami artiste justement, qui m'avait offert ce tome du journal. Il lisait tout le journal de Julien Green. (Petite anecdote, il paraît que Green fixait des rendez-vous dans les musées? Un bon endroit pour un rdez-vous ? ;-) <br /> <br /> Et les Brontë. J'aime beaucoup aussi. Ces romancières anglaises! (Tu devrais lire les journaux intimes de Virginia Woolf). Je pense que ça te plairait. <br /> <br /> J'ai lu Agnès Grey en premier lieu (j'ai tout oublié), puis "Jane Eyre", puis "Wuthering Heights" et enfin, "Villette", qui se passe à Bruxelles et qui permet à Charlotte Brontë de transposer (ou de sublimer) l'amour qu'elle éprouva pour Constantin Héger, le dirlo de son école. Pour l'anecdote, elle appelait la Belgique = Labassecour et les Belges les Labassecouriens (très flateur) et Bruxelles était Villette (ce qui a du charme, je trouve), et j'ai dévoré le récit de l'arrivée de l'héroïne à Bruxelles. (La pension Héger se trouvait dans une rue qui n'existe plus depuis les années 30). A part ça, c'est pas terrible comme roman, les deux sommets sont bien entendu "Les hauts du Hurlevent" et "Jane Eyre".
Les échos de Valclair
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