A distance
Ces jours ci je me sens à
distance de mes mots…
J’ai des sujets en tête, des
films, des livres, dont je voudrais plus ou moins parler, j’ai assisté hier à
une jolie scénette qui aurait pu faire un pétillant billet, j’aurais des réflexions
plus personnelles aussi à faire sur ce qui, en ce moment, occupe mon cœur. Mais
je n’ai pas l’énergie d’écrire, ou plutôt je n’en ai pas vraiment le désir, qui
est la vraie source de l’énergie.
Curieusement j’ai le
sentiment que je ne suis pas le seul dans ce cas. J’ai l’impression qu’autour
de moi, une part de ma blogosphère, celle avec laquelle je suis le plus en
interaction connaît aussi une sorte de reflux : billets moins fréquents,
moins investis par leurs auteurs, moindre présence des uns et des autres sur le
terrain des commentaires… Á vrai dire je n’ai guère d’éléments objectifs pour
dire ça. Peut-être mon impression ne provient elle en réalité que de moi, que
de ma moindre présence personnelles aux interactions relationnelles dont,
aussi, se nourrissent nos blogs ? Je ne sais pas.
En aucun cas je ne traduis
cela en « j’arrête mon blog » ou même « je fais une
pause ». Je constate seulement que je me sens moins présent, que je suis
moins présent. Je ne me force pas. Surtout il ne faut pas se forcer. Tant pis
si des lecteurs s’éloignent...
Je laisse aller pour laisser
revenir…
Reflux en attendant le flux…
Flux, reflux, après tout
c’est la caractéristique de ce qui est vivant.
Mais en y réfléchissant je
me dis que cette distance à laquelle je me suis installé vient aussi de ce que
je suis requis profondément par d’autres sujets d’attention. Ils ne se
traduisent pas pour le moment intellectuellement ou verbalement par des mots
écrits, qu’ils soient offerts en partage sur mon blog ou même qu’ils restent de
ces mots hors ligne que je ne donne qu’à mes tiroirs secrets. Pour l’instant
ces sujets d’attention s’accommodent de la simple écoute de ressentis complexes
et mouvants, d’interrogations pas même vraiment formulées, de latence et de
rêverie. Je laisse les choses travailler en profondeur, effectuer leur
souterrain cheminement.
Et en plus je pars en
vacances pour une semaine ce week-end. Ce sera un autre éloignement. Une autre
mise à distance.
Le temps peut-être de mûrir
d’autres mots…