Et donc je voterai pour...
Et oui ça se rapproche ces
élections européennes, je réalise que c’est dimanche prochain. Il faut bien
reconnaître qu’elles ne suscitent pas des débats qui passionnent les foules.
L’abstention semble de loin le parti dominant. On peut facilement comprendre
pourquoi tout en le regrettant. Quant à moi j’irai voter naturellement…
Mon choix n’est pas
difficile à faire.
Le PS ? Certainement
pas. On a trop donné déjà à force de vote utile ou censément utile. Il n’est
pas mauvais que le PS paie son incapacité à sortir de ses querelles de pouvoir.
Quant à la dame qui un temps m’avait un peu séduit, elle m’apparaît de plus en
plus comme une démagogue faisant feu de tout bois.
La dite gauche de la
gauche ? Merci bien. Sa version hard (NPA et consorts) n’est qu’un
gauchisme sans perspective et dangereux au demeurant, s’arrimant certes sur des
exaspérations bien compréhensibles. La généralisation des luttes dont rêve
Besancenot ne règlerait rien, voire porterait derrière elle de bien plus
redoutables périls.
Quant à la version soft
(Front de gauche) elle souffre à mes yeux d’un rédhibitoire à-priori de réserve
à l’égard de l’Europe (quoiqu’en disent leurs animateurs). Il faut partir de
l’Europe telle qu’elle elle avec ses faiblesses, pas d’une Europe rêvée. De
plus le discours me semble s’inscrire dans une vision assez conservatrice.
Préserver et améliorer le modèle social français ne suffit pas, il y a aussi
des « acquits » qui sont indéfendables, des réformes qui sont indispensables
même si elles doivent remettre en cause certains corporatismes ou certaines
habitudes. Défendre la production à tout crin en faisant l’impasse sur le
changement civilisationnel nécessaire est un peu court. Bon je sais, c’est
difficile de tenir ce discours là, quand les usines ferment et que les gens
sont jetés à la rue sans vergogne, quand beaucoup de gens n’ont pas le minimum
nécessaire, n’empêche on ne peut pas faire l’impasse sur ces questions, ou les
reléguer au second plan, comme un supplément d’âme.
Bayrou ? Vraiment pas
non plus. Il séduit ici et là, (je crois avoir vu que l’amie Samantdi se
trouvait tentée, quoique assez mollement !). Il n’est là que pour son
projet présidentiel. D’ailleurs c’est significatif : spontanément j’ai
écrit Bayrou et pas Modem ! Autant la question pourrait éventuellement se
poser le moment venu à la présidentielle s’il apparaissait comme le seul (ce
que je ne souhaite pas !) en position de battre le Sarko, autant je ne
vois pas l’intérêt d’apporter des voix aux européennes à ses candidats.
Donc je voterai sans
hésitation pour Europe-Ecologie. Je ne dis pas que je partage tout ce que
disent les représentants de ce courant (de ces courants d’ailleurs, il y a bien
des différences dans les personnalités qui le compose). De toute façon il y a
beaucoup de questions sur lesquelles je n’ai pas ou plus d’opinions tranchées
tout simplement parce que les choses sont compliquées, que je ne peux pas me
satisfaire de réponses manichéennes ou idéologiques. J’ai simplement
l’impression que ce que propose cette liste va en général plutôt dans le bon
sens. En plus ce sont les seuls qui se déterminent d’abord par leurs positions
sur des enjeux européens et non par des considérations de politiques nationales
(le pompon là c’est l’UMP, avec ces listes recasage des gens dont on ne veut
plus !). Les députés sont réellement investis dans le travail du parlement
européen, ils peuvent contribuer à ce que sur diverses questions les compromis
européens soient meilleurs, il n’est donc pas indifférent qu’ils comptent éventuellement quelques députés de
plus. Voter pour eux c’est donc pour le coup voter utile. En plus il faut dire
que j’aime bien les candidats franciliens. J’ai toujours gardé une certaine
tendresse pour Cohn-Bendit, je trouve au demeurant que ce qu’il dit est le plus
souvent pertinent. Et j’imagine qu’une personne comme Eva Joly, avec ce
qu’elle a démontré de combativité dans sa pratique juridique, avec sa profonde
implication dans la lutte contre la délinquance financière, peut apporter beaucoup,
et de façon très concrète, au parlement européen.