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Les échos de Valclair
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20 juin 2010

Un bon cru

C’est hallucinant comme le temps passe !

Nous voici dimanche soir et je n’ai pas ouvert ce journal de la semaine. Outre des activités professionnelles envahissantes plus quelques autres, Fiston le jeune est parti pour six mois en stage à Berlin ce qui, avant de faire un vide sensible, nous a occasionné divers occupations d’organisation, tandis que Fiston l’ainé débarquait d’Angleterre pour passer une dizaine de jours à Paris. Il est arrivé hier soir, plaisir des retrouvailles, il congresse pendant la semaine, il va en profiter pour voir ses vieux copains parisiens mais occupera aussi quelque peu le temps de ses vieux parents qui en sont ravis !

Les Journées de l’APA déjà s’éloignent, je n’en ai pas fait le croquis sur le vif, plus le temps passe plus bien sûr l’évocation en devient difficile, moins naturelle et spontanée que lorsqu’elle est faite dans l’immédiateté. Alors je m’y colle tout de suite à la fois pour garder des traces pour moi et pour en donner reportage à quelques uns que ça intéresse.

J’ai débarqué à Strasbourg le vendredi en fin de matinée, m’autorisant ainsi une journée de tourisme dans cette très belle ville. Parti de la gare j’ai rejoint le centre ville, la cathédrale que j’ai visitée, les quais de la vieille France où j’ai musardé avant de me poser sur une terrasse où j’ai mangé une salade avec chou et cervelas, arrosé d’un quart de blanc bien frais, c’était la toujours jouissive sensation de la vacance.


Strasbourg_007


Puis j’ai rejoint toujours à pied le quartier des institutions européennes par les allées de la Roberstau et le parc de l’Orangerie. Strasbourg, bien plus que Paris est organisé pour les circulations douces, piétonnes et cyclistes, et c’est bien agréable. J’ai vu des cigognes nichant dans le parc, oui, nous sommes bien en Alsace, puis le vol d’un couple de cygnes, majestueux, au-dessus du canal.


Strasbourg_022


J’ai rejoint le Centre Saint Thomas où se tenaient les Journées. C’est un lieu idéal, à dix minutes de tram du centre de Strasbourg mais offrant, avec son immense parc, une atmosphère campagnarde surprenante si près du cœur de la ville. La réunion en un même lieu des salles, de l’hébergement, du parc pour s’aérer entre conférences et ateliers, voire pour picorer des cerises, est évidemment favorable au plaisir des rencontres amicales et de la convivialité, ce qui est aussi un des intérêts des Journées au-delà de leur intérêt intellectuel. Pour ce qui est de moi, n’était présent cette année aucun des ami-e-s issus de ma blogosphère, avec qui se sont créés ces relations fortes, intimes, nées du virtuel mais qui ensuite deviennent bien réelles. J’y étais donc en posture affective plus distanciée que certaines autres années où j’y avais certains battements de cœur dont je ne peux manquer d’avoir un peu de nostalgie…


Strasbourg_049

Globalement j’ai trouvé que cette édition des Journées était un bon cru. C’est la dimension internationale surtout qui m’a enrichi et stimulé. Par exemple le vendredi soir nous avons eu droit à une lecture croisée de textes issus du fond de l’APA et du fond similaire, mais de l’autre côté du Rhin, du Deutsche Tagebuch Archiv. C’était passionnant d’entendre en parallèle, quasiment en miroir des textes par exemple de prisonniers de guerre de l’un et l’autre camp ou des histoires d’amitié ou d’amour transnationales, disant beaucoup de l’image que chacun se fait de l’autre. J’ai beaucoup aimé aussi l’atelier auquel j’ai participé dans lequel était présenté le travail de l’Archivio de Pieve San Stefano, équivalent italien de l’APA et sa revue, Prima Persona, de conception très différente de notre Faute à Rousseau.

La conférence de Vassilis Alexakis qui devait parler de son rapport aux langues, la maternelle, la ou les langues d’écriture m’a, par contre, plutôt déçue. C’est plutôt le personnage et son brillant je m’en foutisme qui m’ont agacé en fait. Il n’avait strictement rien préparé et s’est lancé dans des généralités banales ou fumeuses sur la question, manifestant ainsi malgré son brio et son humour un mépris certain pour son public. C’est d’autant plus dommage qu’il a montré ensuite dans la discussion à partir de questions précises qu’il avait des choses intéressantes à dire. Il nous a raconté notamment comment il s’était lancé tout seul dans son coin dans l’étude d’une langue africaine rare et comment il avait construit le roman de cet apprentissage et de la découverte du pays, effectuée ensuite par lui dans la réalité. Cette façon de vivre ce qu’il avait écrit plutôt que de raconter ce qu’il aurait vécu pose de façon vertigineuse le rapport entre la vie et l’écriture et réciproquement et c’était là un thème qu’il aurait été passionnant de creuser au-delà des formules.

Le dimanche après-midi une table ronde a réuni des partenaires de divers pays d’Europe présentant les réalisations ou les projets de collectes autobiographiques et d’animations autour d’elles dans leur différents pays. Les façons de faire sont très différentes et n’ont pas à se calquer les unes sur les autres mais il y avait un véritable enthousiasme derrière ces échanges, une envie de partager certaines réalisations concrètes comme peuvent l’être déjà ces lectures croisées entre la France et l’Allemagne ou le travail fait par des lycéens de différents pays dans le cadre de la journée annuelle de l’autobiographie à l’école développée dans l’académie d’Aix-Marseille. Une vraie façon d’être européen dans le concret, une vraie joie à l’être !

Strasbourg_055

Enfin le lundi, pour ceux qui pouvaient rester et dont j’étais, a été organisée une visite à Emmendiggen, à moins d’une centaine de kilomètres de Strasbourg et où est le siège du Deutsche Tagebuch Archiv, très magnifiquement installé dans l’ancien hôtel de ville. C’était un plaisir après avoir traversé le pont qui unit de se trouver « à l’étranger », dans une ambiance malgré tout bien différente et de s’attarder un moment après la visite sur des terrasses ensoleillées avant que le car ne nous reprennent pour nous ramener à la gare de Strasbourg et à nos TGV. Cette petite escapade supplémentaire donnait à ces Journées un sérieux avant-goût de vacances…

Strasbourg_073

 

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Commentaires
P
Merci pour le compte-rendu :o)<br /> Je n'ai pas pu y aller cette fois mais je ne manquerai pas de me rendre à une autre édition...
M
merci Valclair, pour ce petit tour que je viens de faire là-bas, par procuration!<br /> ....le cadre, la ville que je connais un peu et puis cette atmosphère de riche convivialité que je n'ai pas de mal à imaginer à l'image de ce que j'ai connu, il n'y a pas si longtemps..
S
Strasbourg, ville à la campagne ou campagne à la ville...<br /> ...me reviennent des senteurs de vin chaud à la cannelle, le bonheur tranquille de balades, le nez au vent, dans la vieille ville...et toutes ces portes ouvertes sur d'autres mondes...
Les échos de Valclair
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