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Les échos de Valclair
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14 avril 2010

Le syndrome de l'huitre

Je ne suis pas vraiment au top ces jours-ci. Quand j’écris ça, avec mon sens aigu de la litote, c’est que je me sens plutôt dans le trou !

Pourquoi ? Va savoir… Un mélange bizarre où les éléments négatifs se renforcent les uns les autres, donnant à des choses dérisoires un poids soudain démesuré.

Il y a un malaise dans ma vie professionnelle lié entre autres aux bornes que je me suis assignées mais qui me posent souci et vis-à-vis desquelles encore j’hésite ; il y a une maladie grave qui affecte un proche découverte tout récemment et qui fait surgir des angoisses dans le cercle familial ; il y a mon malaise d’esprit, mon manque d’énergie qui m’a fait beaucoup trainer ces derniers temps me rendant incapable de faire certaines choses que je prévoyais et notamment de me mettre à des textes que je m’étais promis d’écrire ; il y a mes réveils intempestifs, mes moments insomniaques, des insomnies plutôt languides et non pas créatives comme parfois ; il y a le printemps qui ne vient pas : dimanche matin, j’étais seul, je suis parti faire un tour en vélo pour me booster, je ne m’étais pas assez couvert au vu du soleil qui brillait, il y avait une mauvaise bise, j’ai eu froid, ça m’a cassé ma balade, ça m’a obligé à revenir plus vite et j’en garde en plus un désagréable grattement de gorge ; et ce matin encore, je suis parti au bureau à huit heures et demi, sous une grisaille et une froidure tenace, épaules et menton rentrés et les yeux picotant à cause de l’insuffisance de mon sommeil.

Il y a surtout, et sans doute est-ce cela qui m’a fait le plus mal, ce que j’appelle le syndrome de l’huitre, le fait de me rétracter de façon quasi réflexe face aux opportunités et aux sollicitations de la vie, exactement comme une huitre se contracte sous le trait acide du jus de citron.

En groupe j’offre en général l’aspect du type à l’aise, plutôt joyeux et bien dans ses pompes. Sauf que ce n’est que le personnage. Derrière ça rame. Je me rétracte et ne fais pas l’effort qu’il faudrait pour aller vers les gens. Je fuis et retourne à mon petit cocon, à mes petites lectures, à mes petites écritures ou du moins je le voudrais mais je n’y parviens même pas car je me prends à les détester en ne les voyant plus alors que comme un pauvre dérivatif.

Je ne sais plus où j’ai lu cette maxime : va là où tu as peur. Je n’ai jamais été très fort pour ça. Quand il faut trancher entre prise de risque et repliement sur sa petite sécurité, je sais bien quelle est la ligne de plus grande pente chez moi. Parfois, porté par la dynamique du moment, je réagis bien. Mais il suffit que je me sente un peu fragilisé pour retomber dans mes vieux réflexes négatifs. J’en ai eu au moins deux exemples dans les derniers jours et c’est ce marasme là qui m’est le plus pénible. C’est le retour de l’éternel vieil homme, c’est le retour de l’homme immobile.

Bon faut pas dramatiser. Ça ira mieux demain. On fera que ça aille mieux. D’ailleurs, ça va déjà mieux. Ce soir en sortant du bureau, il y avait un vague soleil, ça m’a fait du bien, j’ai pu ouvrir mon blouson, c’est drôle je crois que je deviens de plus en plus météo dépendant…

Je vais mettre du mouvement dans tout ça heureusement grâce aux vacances qui arrivent. Dimanche nous partons dans le midi. On va retrouver la maison, le concret extrême des préoccupations du chantier, ça me fera du bien, tiens, ça me sortira de mes récurrentes interrogations existentielles.

 

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Commentaires
V
Oui tu as sûrement raison, Micheline, trop penser nuit. Et en même temps cette fichue pensée comme l'effort de lucidité vis à vis de soi j'y tiens, je ne peux m'en défaire... Comme le dit d'ailleurs le beau texte de Pascal que tu nous donnes.<br /> Merci Josiane de ces bons vœux, et en effet je crois que la simple mise à distance sera d'un grand secours, car oui derrière tout ça il y a aussi tout simplement la fatigue comme le voit bien Pivoine. Mais pas de migraine, je me contente des insomnies...<br /> En tout cas merci à toutes trois de vos passages...
P
Hello Valclair! Il me semble aussi qu'il y a de la fatigue (bien normale...) dans ce que tu écris. La fatigue ne va pas forcément avec un moral à décrocher les fenêtres. Et puis, je crois que me souvenir que tu es aussi un migraineux, même, si ce que j'espère pour toi, les crises sont rares. Et puis l'insomnie, ce n'est pas excellentissime (j'ai aussi un art de la litote - négative qui plus est) pour la santé. Il paraît qu'à nos âges, ah! ah! c'est normal... <br /> <br /> Bonnes vacances donc, dans la lumière en tout cas, vous avez de la chance d'avoir le midi, nous, padbol, on se console bien parfois en disant qu'à tel endroit il y a un micro-climat, mais bon, au total, ce n'est pas le bordelais, à coup sûr !<br /> <br /> Ca se saurait !
J
Bjr Valclair, j'espère pour toi que les vacances vont te permettre de t'ouvrir, tu sembles en avoir besoin, car effectivement ces moments où l'on s'enferme comme l'huître ne sont pas agréables...je te souhaite simplement le sourire sur ton coeur égal à celui que tu dis afficher sur ton visage pour faire voir que tout va bien! Allez Valclair, ça va aller, on est avec toi, bonne vacances, va faire le plein d'énergie, tu sembles en avoir besoin en ce moment! Amicalement,
M
" L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature,......une vapeur, une goutte d'eau suffit pour le tuer.. mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser; . Mais quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, ....."<br /> ça te va comme réconfort??<br /> alors j'arrange:<br /> un petit coup de froid suffit parfois pour vous mettre à plat<br /> à moins que ce soit les nouvelles éruptions du soleil les grandes responsables?<br /> et si c'était, seulement que trop penser nuit?
Les échos de Valclair
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