Fatigue de blog

J’entretiens un rapport difficile à mon blog et plus généralement à l’écriture en ce moment.

L’écriture, du moins le type d’écriture que je pratique, favorise la nostalgie : Dans « Théâtre intime » Garcin écrit, parlant de lui-même et comparant son rapport au temps qui passe à celui de sa femme : « Je m’alourdis dans la nostalgie, elle s’allège dans l’avenir et scrute les astres. Je vieillis. Elle rajeunit. Je suis faible, elle est forte comme un arbre plein de sève au printemps ». « Je m’alourdis dans la nostalgie » : oui, je prends la formule pour moi-même. Peut-être que j’en ai marre de m’alourdir dans la nostalgie.

Il y a comme quelquechose de cassé. Comme un trou d’air dans ma motivation. Plus envie d’écrire pour le blog, plus envie d’être dans la pensée constante du billet que je pourrais écrire face à tout ce que je lis, tout ce que je vois, tout ce que je ressens, plus envie de lire les autres, plus envie de suivre le blogomonde pour être prêt à commenter, réagir ou rebondir.

Alors que j’aurais eu le temps pour le faire, je n’ai pas eu, depuis mon dernier billet et avant ce soir ou je me suis un peu rattrapé, ne serait-ce que la curiosité d’aller ouvrir mon blog pour voir si j’avais des commentaires, je n’ai pas été jeter un œil sur mes blogamis les plus proches, je n’ai pas fait tourner mon agrégateur.

Simplement pas envie !

Est-ce juste une simple réaction passagère, un sain réflexe de prise de distance après avoir été en surdose, après m’être senti happé ?

Ou bien est-ce un changement plus profond qui s’esquisse dans mon rapport à la blogovie, à l’écriture en ligne, à l’écriture tout court? Est-ce la fin d’un cycle ?

Ce n’est pas une prise de distance anodine en tout cas. Je sens au-delà du défaut d’envie des questions qui me travaillent. Je les laisse courir, je ne veux pas tenter de les traquer et écrire dessus, le métadiscours sur ma pratique est une des choses dont je me sens lassé justement, mais elles sont là, ces questions, et elles me déstabilisent, me mettent à mal…

Si ça se trouve je serais de retour dès demain ou dès ce week-end avec un long billet sur je ne sais quoi… Peut-être et peut-être pas… En tout cas je ne me forcerai pas…

Comments

[telle]

sourires aussi en retour...

[valclair]

Mais, chère Telle, je n'ai jamais dit que j'arrêtais de bloguer... J'ai juste dit que pour le moment j'avais du mal avec ça et avec l'écriture en général. Et si c'est la fin d'un cycle, ce qui est bien possible, ce n'est que le début de la fin. Alors le Valclair, tu peux en avoir l'espoir, allez, la certitude, viendra sûrement poser encore pas mal de mots par ici (sourire!)

[telle]

Un petit coucou du dimanche soir et un petit détail pour quand tu reprendras à bloguer (si si j'ai espoir) : tu peux avec canalblog recevoir tes commentaires directement dans ta boîte mail, il y a juste une case à cocher.

Ben tu vois, comme toi, je vis et je n'écris plus chez moi. Le principe des vases communicants ? Plus tu vis moins tu écris ???

Plein de bises à toi.

[valclair]

Merci à tous de vos passages. Vos encouragements contribuent à entretenir ou raviver mes envies et spécialement quant ils viennent de lecteurs déjà anciens, qui n'appartiennent pas à mon cercle proche et dont je me croyais oublié, comme toi Fc. Même si ce sont des passages épisodiques savoir que se sont constituées au fil du temps des fidélités me fait toujours un grand plaisir.

Tu sais Pivoine je serais bien incapable de peindre ou musiquer. Donc pour moi ça restera les mots ou ce ne sera plus rien. Par contre, écrire autre chose ça c'est bien possible. là-dessus Pati a raison, j'ai au fond de moi l'idée d'un récit un peu plus ambitieux, qui nécessiterait pour venir au jour une centration contradictoire avec la dispersion à laquelle conduit l'écriture de blog. Mais le fond du fond c'est Telle qui le dit avec des mots qui pourraient être les miens: l'interrogation sur l'acte même d'écrire, sur ce filtre qui s'instaure entre la vie et les mots. Simple creux passager ou fin d'un cycle, c'est en effet toute ma question.

[Pivoine]

On reconnaît toujours un commentaire de pati !

(Pour Telle, merci (k) je suis repassée par là)

En fait, peut-être avons-nous tous une conception différente du blog: j'aime la poésie, j'en ai écrit et publié, mais je n'en écris pas tout le temps. J'aime l'essai, l'article de fond, le travail de recherche, genre article, mémoire, (ah! Si seulement j'avais pu/dû faire une thèse!) mais pas tout le temps...

Le blog permet tout cela, c'est son avantage, y compris et même de mettre de la musique, de l'image, des photos, des souvenirs... Son intérêt c'est sa pluridisciplinarité (quel affreux mot!)

Et en même temps quand on éveille l'intérêt du lecteur, si on se sent un tant soit peu contraint, ça ne va plus... Ou alors, au bout d'un certain temps, on se lasse, mais je crois qu'on se lasse (à certains moments) de tout.

Et que c'est pour cela qu'on a intérêt à varier les occupations (si l'on en a envie naturellement, parce que si l'envie consiste à ne rien faire et à méditer zen, ce qui n'est pas ne rien faire, pourquoi pas ?)

Au fait, qu'as-tu envie d'écrire ?

voyons-voyons o;))) si tu n'as plus envie d'écrire, lol,

peins !!!

(ou musique !)