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Les échos de Valclair
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25 août 2008

Le temps d'atterrir

Me voici de retour…

Je suis arrivé hier dans la nuit et j’ai replongé dès ce matin dans mon activité professionnelle qui est intense comme chaque fois au moment des rentrées. J’ai eu un peu de mal, il faut bien l’avouer. Je me sens de plus en plus en distance avec ce travail qui me fait vivre, dont je reconnais qu’il a bien des aspects positifs mais dont je suis lassé. Et la transition est d’autant plus brutale cette année que je suis revenu à Paris à la dernière minute sans avoir le temps d’atterrir en douceur et de me préparer dans ma tête à la reprise.

J’ai un peu lu, un peu écrit pendant ces vacances. Moins que je ne pensais. Moins que je ne souhaitais. J’ai d’autres chantiers d’écriture en cours aussi dont je reparlerai peut-être et puis tout simplement j’ai pris le temps de vivre. J’ai des pages de journal dans le sas qui sont prêtes. Je vais en publier certaines, d’autres resteront à coup sûr hors ligne, d’autres encore sont sur cette frontière délicate où je ne sais trop si je dois publier ou pas.

Où dois-je mettre la frontière entre le public et le privé ? Question récurrente. Mais les circonstances font qu’elle se pose avec plus d’acuité. Ce qui me paraît le plus intéressant dans ma pratique de blogueur, ce qui me pousse à écrire, ce sur quoi je souhaite le plus communiquer parce que je sais qu’en le faisant j’en éclaire d’autres et que les échos qu’autrui donnera à mes propos m’éclaireront moi-même, est bien tout ce qui traite des relations humaines, des relations vivantes, pas de celles qui sont closes au fond de la mémoire mais celles là même qui sont en train d’advenir. La vie dite virtuelle et la vie réelle se mêlent alors dans l’immédiateté de leur accomplissement. Parler de soi dans le relationnel c’est forcément parler d’autrui et mettre cet autrui sur la place publique sans son acquiescement explicite peut être gênant, même si c’est fait avec toute la discrétion et toutes les précautions d’usage. Et c’est aussi créer des dynamiques relationnelles aux conséquences imprévisibles. Tout ça est périlleux. Mais périlleux aussi comme l’est la vie. Ne s’empêche-t-on pas de vivre à trop craindre les périls ?

Je me suis dit alors : « La pause s’impose ».

Et même un moment ; « Et si j’arrêtais tout à fait? Tout ça est trop compliqué ! »

Sauf que je n’ai pas envie d’arrêter, pas même envie de faire une longue pause.

J’aime trop donner mes mots, recevoir les vôtres, échanger, j’aime trop les ouvertures et l’enrichissement que ces échanges permettent. Je veux le faire de façon respectueuse d’autrui mais il n’est pas question que j’aseptise mes propos.

J’ai envie de replonger rapidement dans les méandres de cette intrication des mots et de la vie et ce soir d’ailleurs je vais commencer à faire la tournée de mes blogamis laissés de côté pendant ce long temps de quasi totale déconnexion.

J’ai juste besoin d’un temps d’atterrissage et de réflexion sur tout ça.

Le temps bref d’une pause, juste le temps de me poser, de mieux poser, de mieux peser les mots…


Et puis, allez, en attendant, voici juste une petite anecdote pour donner sur le mode d’un rire un peu jaune quelque chose de mon ambiance de ce matin…

Comme je m’attendais à une journée corsée au bureau, je me suis organisé pour ne pas avoir à m’échapper pour déjeuner et j’ai préparé à la maison un vague pique-nique à manger sur place. J’étais un peu en retard au démarrage, donc j’ai mis le turbo, j’ai cru le mettre plutôt. J’ai passé sous l’eau pour le refroidir l’œuf que je venais de faire cuire. Il m’a glissé des mains. Un geste réflexe a voulu que je tente de le retenir plutôt que de le laisser gentiment s’écraser au sol. Mais il était très, très mollet. Et c’est entre mes doigts qu’il a littéralement explosé. Et c’est sur le devant de mon joli petit pantalon de rentrée, tout beau, tout propre, tout juste sorti de l’armoire, bien frais et bien repassé, qu’il s’est répandu en longues traînées collantes, m’obligeant à farfouiller dans mon placard en fulminant à la recherche d’autre chose à me mettre, accentuant mon retard !

Je vous laisse imaginer la tête du Valclair face à la contrariété !

Et si quelqu’un me dit que c’est signe que je n’avais pas vraiment, vraiment envie de rentrer, je lui ris au nez ! Et si quelqu'un à l’esprit mal tourné s’amusait à voir là une allusion grivoise, (tiens, je vois bien qui en serait capable !) j’en rirais aussi !

Car après tout il vaut mieux en rire !

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Commentaires
F
Un truc de "filles" Valclair : ne s'habiller qu'au moment de partir, lorsqu'on ne risque plus de renverser le bol de café, ou de faire sauter les oeufs mollets !
V
Plutôt que sans solution, j'ai envie de dire Gilda que c'est une sorte de fil du rasoir, ou de chemin de crête sur laquelle tenter de se tenir, en gardant toujours en tête le respect de l'autre, la bienveillance à son égard.<br /> Merci des liens en tout cas, je vais aller lire ça.<br /> Après avoir, finalement, publié...
G
Il manquait un 'de traces et trajets'
G
au sujet de jusqu'où peut-on ou non publier une belle discussion par là : <br /> <br /> http://lescorpsempeches.net/corps/?p=292<br /> <br /> avec le point de vue de l'autre personne concernée : <br /> http://blog.marcpautrel.com/post/2008/08/21/Histoire<br /> <br /> Je crois que c'est sans solution. Pour ma part je m'efforce de m'en tenir à : je peux dévoiler de moi, mais sans impliquer autrui sans accord préalable. Ou alors de façon fictive et transposée. Par exemple le Wytejczk n'est pas une personne qui m'a quittée mais bien un personnage (prévu d'ailleurs pour un autre rôle) et qui a fini par endosser la quintessence de plusieurs abandons ou éloignements cumulés. S'y retrouvera peut-être qui s'y sentira visé (1) mais ce n'est pas quelqu'un de ma vraie vie. Je ne me permettrai pas (sauf cas de force majeure, s'il y a danger).<br /> Mais même là ce n'est pas facile de placer le curseur. Parfois l'écriture dépasse ce qu'on s'apprêtait à évoquer. Et certaines douleurs sont si fortes (ou certains bonheurs ?) qu'elles assèchent tout le reste si on ne les aborde pas.<br /> <br /> (1) la loi que j'appelerais malédictive du romancier faisant qu'à tous les coups ceux qui se sentent visés ne sont pas les concernés et que ces derniers le plus souvent ne voient pas le rapport.
P
en tout cas, moi, j'ai rien dit, et (presque) rien pensé, hein ! ;))<br /> <br /> comment ça, pas crédible ? grmmbbllmmm... ;op<br /> <br /> ravie de te relire aussi, Val. et comme Pierre ce passage sur autrui m'a interpelée, bien sûr...
Les échos de Valclair
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