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Les échos de Valclair
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2 septembre 2008

Jusqu'ou?

Jusqu’où peut-on, jusqu’où faut-il aller dans le dévoilement ?

Je suis les développements de la situation relationnelle aux multiples enjeux que Pierre et Kyrann évoquent largement dans leurs blogs.

Je n’ai aucune objection à ce qu’ils exposent l’état de leurs pensées et de leurs sentiments, si cela est bon et bénéfique pour eux. Je crois aussi que leur expérience est intéressante pour d’autres qui en les lisant peuvent trouver des échos à d’autres situations, être aidé dans leur propre cheminement par leurs réflexions. Je les lis en tout cas pour ma part avec intérêt, non par voyeurisme malsain mais parce que les questionnements que j’y retrouve me concernent même si je ne vis pas du tout la même histoire, ils concernent il me semble tous ceux qui cherchent à conscientiser pour les améliorer leurs propres vécus relationnels.

Et pourtant je n’ai pu m’empêcher de ressentir à la lecture de certains textes l’ombre d’une gêne ou peut-être plutôt l’ombre d’une peur pour ceux qui s’y livrent, plus spécialement pour celle qui pour le moment est dans la difficulté et dans la douleur.

Est-ce pour elle une aide de pouvoir s’épancher et de pouvoir partager (c’est ce que je souhaite de tout cœur), est-ce que cette forme d’exposition sera un moyen de sortir plus facilement de la douleur ?

Mais la mise en jeu publique des affects dans l’immédiateté de leur vécu ne peut-elle aussi compliquer les choses en introduisant des tiers éventuels dans une discussion déjà si difficile à avoir à deux ?

Ne risque-t-on pas d’être entraîné par la dynamique même des échanges plus loin dans le dévoilement de soi et d’autrui que ce qu’on aurait voulu ?

Ne risque-t-on pas au passage de gêner des tierces personnes en les évoquant pour les besoins de la réflexion ? (comme on l’a vu ici en l’occurrence. Mais en révélant au passage que cette personne qu’on aurait pu croire totalement éloignée du débat et des protagonistes ne l’est pas tant que ça).

D’autres déjà se sont faits mal à ces jeux.

Ce n’est pas du tout ici bien sûr de ma part une critique. Je souhaite que ces échanges se poursuivent car ils donnent lieu à des textes profondément beaux et émouvants, à des réflexions d’une grande acuité et d’une grande richesse, qui dépassent de loin les enjeux relationnels entre eux. Je le répète, c’est juste l’ombre d’une gêne, juste l’ombre d’une crainte, générées peut-être par ma propre gêne, mes propres craintes, dans la mesure où moi-même je me sens par moments flirter avec la ligne jaune, et incité peut-être à la franchir par la dynamique des échanges qui se créent.

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Commentaires
V
C'est chouette ça Gilda si tu nous ponds un bouquin. Je crois que tu es déjà assez habile au jeu du dire, ne pas dire, laisser entendre, presque trop d'ailleurs à mon goût.<br /> Merci à tous de vos autres commentaires qui donnent vos ressentis et compléments, ton image Pierre est très parlante.
P
Telle : « je crois préférer m'en tenir à la "vérité" que chacun choisit de donner de lui-même ». Ouais... ça me plaît cette idée de préférer une seule version, sciemment subjective. Dans l'autre cas le "sujet" est comme dépossédé de lui-même. En en plus, vu par un autre que soi-lecteur.<br /> <br /> En fait ce double regard modifie l'intérêt en le transportant sur l'effet de "relief", qui devient peut-être prépondérant. Ce n'est plus une question d'affinités avec une personne, mais le jeu des différences de perception qui capte l'attention. Ce n'est plus l'individu, mais le résultat de la relation entre deux individus...<br /> <br /> L'image qui me vient, c'est celle d'un objet qui aurait plus d'intérêt à être vu dans un jeu d'ombres et lumières qu'éclairé des deux côtés. Il y perdrait en mystère et en possibilités d'imagination pour l'observateur.<br /> <br /> [hum... pas sûr que je sois très clair]
T
Même petit pincement d'inquiétude que toi, même gêne aussi de lire ce que dit l'un de l'autre et vice-versa. C'est le jeu, accepté ici des deux côtés, mais je me sens en trop. Même si la perception que le lecteur a de du blogueur gagne en "vérité" (?) au fur et à mesure que se multiplient les points de vue sur lui, je crois préférer m'en tenir à la "vérité" que chacun choisit de donner de lui-même. Sinon, je me sens voyeuse et très gênée (mais je t'en avais déjà parlé) vis-à-vis de cette personne, comme si on lui ôtait toute chance de se laisser découvrir par elle-même, sans aucun a priori.<br /> <br /> Bises
E
J'ai tendance à croire que l'on peut aller jusque là où notre moi profond dit 'stop'... Doit-on prendre en compte la façon dont nos dévoilements seront interprêtés ? Je n'en suis pas certaine... je dirais même que non.<br /> Certes ceci paraît bien égoïste comme pensée. Mais à force d'être toujours passée après, on finit par se ficher de ce que pense autrui, et à affirmer haut et fort ce que l'on est, et ce que l'on pense.
G
merci à vous tous, qui approvisionnez mes réflexions et mes réticences du moment, à l'orée d'un livre qu'on m'enjoint non sans raisons d'écrire et où il va falloir que je la joue très très serré, entre ce qui peut être dit ou non, ne pas trop dévoiler, ne pas non plus tricher (la qualité de l'écriture s'en ressentirait je ne sais écrire qu'à coeur ou aux tripes), fictionner juste à bonne dose, ne pas (se) leurrer ...<br /> Vous lire ici c'est un peu, s'apprêtant à naviguer dans une zone dangereuse, comme d'ouvrir une carte maritime où les écueils seraient déjà en partie cartographiés (ce qui ne suffit pas pour les éviter, mais ça peut aider).
Les échos de Valclair
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