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Les échos de Valclair
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9 février 2009

Réminiscences

De nouveau aujourd'hui il fait un temps pourri avec une pluie qui n’a pas cessé de la journée. Et ce soir en plus le vent s’y met ! Ras le bol ! Mais hier dimanche, dans l’après-midi le temps s’était levé. Frais encore mais avec un joli brin de soleil. Après plusieurs jours à forte consommation cinématographique (trois films en trois jours, trop peut-être, sentiment d’accumuler de la consommation, qu’elle soit culturelle ne change rien ), ça m’a fait un sacré bien de marcher un peu longuement. J’ai traversé le 13°, parcouru le parc de Bercy, pris mon temps sur la passerelle pour finir en allant visiter à la Bnf l’exposition sur les livres d’enfants.

C’est une exposition très sympathique et bien présentée, comme le sont en général ces expos de la Bnf mais celle-ci en plus déclenche chez qui la voit tout un jeu de réminiscences.

C’est curieux la façon dont fonctionnent les souvenirs d’enfance, la façon dont ils remontent avec une formidable présence, une formidable intensité. Il y a des choses qui paraissaient totalement oubliées et qui, à la vue d’une simple image, ressurgissent d’un coup avec une étonnante fraîcheur. En revoyant l’image on la revoit telle qu’en elle-même, comme si on l’avait gardée en soi avec tous les détails, alors que la minute d’avant on aurait été incapable de dire qu’on avait eu, lu et relu le livre dont elle est issue.

Me souvenais-je de Parana le petit indien d’Amazonie ? Certainement non mais d’en revoir une seule image il m’est revenu que j’avais adoré cette série de livres évoquant les enfances d’ailleurs au travers de belles photos en noir et blanc.

J’ai vu ressurgir aussi la carte de l’île rose de Charles Vildrac et je me suis souvenu de mes rêveries à suivre du doigt ses courbes, ses plages et ses caps (et du coup ça m’a rappelé ce goût que j’avais enfant pour les cartes sur les livres, dans les Jules Verne par exemple, ce goût que j’avais eu aussi de construire et de dessiner mes territoires imaginaires pour y installer mes propres histoires).

J’ai vu un numéro ouvert du journal de Mickey, page 2, page 3, celles sur lesquelles je tombais d’abord en ouvrant mon hebdomadaire. Voici « Mickey à travers les âges », cet interminable feuilleton que j’avais adoré où le petit héros vivait des aventures diverses en changeant d’époque, préfiguration de Mortimer du Piège diabolique que je ne lirais que plus tard. Et sur la page faisant face voici l’évocation du club Mickey et de ses activités. Mais oui, je me souviens, j’en ai été membre, je revois la petite carte qu’on recevait attestant de notre qualité, j’en étais tout fier et me revient aussi mais plus vaguement une visite au salon de l’enfance où l’essentiel pour moi avait été de traîner mes parents au stand du club Mickey…

Et voici un « Femmes d’Aujourd’hui », avec Moustache et Trottinette du dessinateur Calvo. Chaque fois que j’arrivais chez ma grand mère de Haute Savoie la première chose que je faisais c’était de prendre toute la collection des « Femmes d’Aujourd’hui » et d’avaler tous les Moustache et Trottinette ! J’adorais cette série mais elle n’était pas anodine, j’y ressentais des choses dramatiques ou qui me faisait peur, je ne saurais pas dire pourquoi.

Quand était-ce tout cela ? Comment est-ce que ça s’articule dans le temps. Impossible de savoir exactement. Impression de temps long alors que ce devait être du temps relativement court. Je n’ai pas dû lire bien longtemps le journal de Mickey ni rester bien longtemps membre du club, deux-trois ans peut-être, pas plus, car je suis passé assez vite au journal de Tintin. Deux-trois ans qu’est-ce que c’est alors que huit ans sont passés déjà comme une flèche depuis l’an 2000 !

Bien sûr j’ai vu aussi des livres plus récents, qui ont été surtout des livres que j’ai lu et relu et avec un vrai plaisir pour mes enfants petits. « Les 3 brigands » de Toni Ungerer, « Max et les maximonstres » ou « La belle lisse poire du prince de Motordu ». Mais ce n’est pas pareil. Il n’y a pas eu rupture du souvenir pour ces livres là et les revoir ne crée pas la même magie.

Il y avait aussi dans l’exposition des documents qui n’étaient pas dans des vitrines, des documents que tout un chacun pouvait toucher et manipuler. Ce sont de jolis albums à destination de jeunes enfants aveugles ou mal-voyants, des abécédaires ou bien des histoires avec des textes en braille et des images en reliefs réalisées avec divers matériaux, avec des textures différentes sous le doigt. J’ai fermé les yeux, suivi quelques images pour essayer de sentir ce que ça pouvait être de faire marcher « les doigts qui rêvent » selon le joli titre de la collection à laquelle appartiennent la plupart de ces ouvrages. Ça m’a plu de faire ça même si forcément c’était sans succès faute d’entraînement mais c’était aussi une façon d’envoyer une pensée…

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Commentaires
V
Remarque moi aussi j'aurais aimé visiter cette expo avec toi, ma chère B. Il ne reste plus qu'à se faire une petite exposition privée. Sourire!
B
oh j'aurais aimé voir cette expo avec toi..!<br /> <br /> (j'en ris toute seule: je commente intérieurement ton texte au fil des lignes, je me dis "t'aurais mieux fait de lire tintin au lieu de mickey" <br /> et ouf tu l'as fait! <br /> et je souris en te lisant le dire ensuite.<br /> et ça ne m'étonne pas.<br /> et c'est ce que j'aime avec toi!)
Les échos de Valclair
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