Dans l'eurostar
Quand je suis sorti dans la
cour ce matin, à six heures et demi il faisait nuit encore, un merle solitaire
chantait, il faisait doux et Paris même sentait bon, une bonne odeur de
floraison, une odeur de printemps. J’attendais pour fermer la maison que
Constance en soit sortie et ce fut un bref mais un joli moment d’avant départ…
Nous partons en voyage et
comme toujours maintenant je ressens une certaine ambivalence. Ce n’est plus
comme autrefois l’enthousiasme des départs. Il y a toujours une pointe
d’inquiétude. Qu’est-ce qu’on a oublié ? Comment va se passer ce
séjour ? On va voir le fils certes mais au-delà qu’est-ce qu’on va
chercher dans l’ailleurs, dans l’accumulation des visites touristiques ?
Et puis il y a tout ce que je laisse en plan, des quantités de choses que je
voulais faire et que je n’ai pas eu le temps de terminer avant de partir sans
parler même de ce que me coûte la mise à distance de mon cyber monde, de mes
relations, de mes affections.
Maintenant il est huit heures
et l’eurostar file à travers la campagne et j’ai l’impression d’être entré,
comme chaque fois dès que le départ est effectué, sans réserve dans le plaisir
du voyage, laissant de côté mes inquiétudes. Le disque tout rond du soleil
perce à travers la brume, je pense qu’une belle journée s’annonce.
Hier soir après avoir posté
mon billet j’ai eu la curiosité d’aller relire ce que j’écrivais sur Villa
Amalia. Je gardais le souvenir d’un livre qui m’avait beaucoup plu, ma note me
montre que mon impression première était beaucoup plus mitigée. Du coup j’ai
rajouté précipitamment ce bouquin dans mon sac pour le relire et c’est ce que
je vais commencer à faire là dans le train. Je me sens bien plus motivé que par
le Pascal Mercier qui est là aussi à côté de moi…