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Les échos de Valclair
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18 novembre 2008

Rêve de blogueur

Je me suis réveillé sur un rêve étrange l’autre jour. Je me souviens peu de mes rêves et c’est dommage. Car j’aime ça, cette petite lucarne sur l’étrange, j’essaie autant que je peux d’en arrêter au réveil les images fuyantes.

Celui ci m’a laissé une impression un peu désagréable, un peu pénible, sans qu’il n’y ait eu pourtant rien en lui de proprement cauchemardesque.

Nous étions réunis dans un grand appartement pour une rencontre de blogueurs. C’était la fin de la rencontre, une fin de week-end, il y avait eu une rencontre festive la veille dont ce qui m’est resté du rêve prenait la suite mais sans que j’ai aucun souvenir de cet avant (autant qu’on puisse parler d’avant et d’après dans un rêve).

Nous étions six ou sept, des hommes et une seule femme, ce n’était pas des personnes de mon blogomonde réel, sauf la femme, identifié à une blogueuse bien connue, sans qu’elle ait toutefois le tonus, la gaieté, la pétulance qui caractérisent cette personne dans la réalité. Nous étions là comme en attente, nous parlions mais les discussions étaient laborieuses, étirées.

L’amant de la femme était là aussi mais ils se tenaient loin l’un de l’autre, ne semblaient pas avoir de connivence particulière.

La femme a dit : « Il est temps que je m’en aille prendre mon train ».

Je dis comme soulagé : « Oui , profitons-en pour sortir, allons déjeuner ensemble puis attendre tous nos trains respectifs, sortons de cet appartement sinistre ». Mais les autres ne voulaient pas : « on est là, on reste » et moi-même finalement je me suis décidé à rester avec eux.

La femme en partant fait le tour des présents, nous échangeons des bises, elle et moi nous effleurons nos lèvres, elle dit, comme s’excusant : « Oups, j’ai cru que c’était mon amant ».

Des discussions continuent, de plus en plus alanguies. On se sent enfermé dans l’attente. Un type dit : « Il y avait un enterrement hier. Je n’ai pas pu y aller. C’est dommage. J’aime beaucoup les enterrements ».

Un autre type est patron d’une petite entreprise industrielle. Il dit que les temps changent. Il se positionne très à gauche. Je lui demande comment ça se passe avec les syndicats ou comment ça se passait au temps où il y en avait encore. Il a l’air de trouver ma question cocasse, absurde. « Mais ça se passait très bien, il n’y avait jamais de problèmes. Pourquoi y en aurait-il eu ?».

On parle de nos liens de blogs. On les confronte. Quelqu’un évoque parmi ceux qui lui sont proches celui d’un blogueur qui est un scientifique anglais qui connaît mon fils, ça me semble étrange, gênant, qu’il y ait ce lien explicitement fait entre ma vie de blog et ma vie réelle.

Je me suis éveillé là-dessus avec une sensation de pesanteur, de malaise, avec l’impression d’être englué dans quelquechose dont je ne parvenais pas, dont je ne parviendrais pas à sortir.

Ce rêve en réalité date déjà d’il y a quelques jours. Je l’avais noté sur une feuille au réveil. En le relisant je n’en retrouve presque rien. Il n’y a plus vraiment présence du rêve à ma conscience, plus de présence des images, plus de présence de l’ambiance. La relecture du récit ne me ramène rien, aucun affect en tout cas. Je ne fais que lire un texte d’un oeil froid, un texte qui m’apparaît sans grand intérêt, même pour moi. Alors j’imagine pour autrui. C’est pourquoi la relecture des rêves, même des siens, est le plus souvent décevante, pour ne pas dire ennuyeuse. J’en ai souvent fait l’expérience en en relisant certains, consignés parfois depuis plusieurs années.

Tout de même je m’efforce de les attraper. L’idée que leur matière se perde complètement m’est pénible. C’est ce qui serait arrivé avec celui-ci si je n’étais pas retombé sur cette feuille volante où je l’avais noté au réveil et si je ne m’étais décidé à en figer la trace en en faisant la matière de ce billet.

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Commentaires
V
Moi je trouve au contraire la relecture des rèves très interressante. Et même des vôtres, d'ailleurs ;) .
P
Et pour le bout de mon commentaire qui concerne l'inconscient, et que je n'ai pas pris le temps de développer, je songeais à un passage de "L'élu" (un de mes romans préférés) dont le héros s'apprête à refuser la carrière de rabbin qu'on envisage pour lui, au profit d'études de psychologie = une conversation intéressante entre son ami Reuven et lui sur l'inconscient... Depuis, je réfléchis aussi à ce que je vois, entends et fais parfois dans mes cauchemars et qui m'effraie et qui est si différent de ce que je ressens au quotidien. <br /> <br /> Pour ce que j'ai expérimenté du rêve, c'est que j'ai tjrs eu une vie onirique très dense, qui s'est littéralement éteinte (dans mes souvenirs d'après le réveil) entre ma séparation et je dirais, une période assez récente. Je me demande d'ailleurs, si ça ne serait pas signe que je vais mieux. (Mais des fois, je me passerais bien de certains cauchemars).
P
Attention, je n'ai mentionné les termes "un amant" que parce qu'il en est question dans le rêve et dans tes phrases "l'amant de la femme". Ce qui m'a amenée à l'auto-dérision (j'aime ça) par une déduction absurde. <br /> <br /> Et puis cela n'a pas inspiré que Leiris.<br /> <br /> Yourcenar a publié un essai, en 1938, "Les songes et les sorts", du moins est-il repris dans le tome des essais de La Pléiade. Elle avait été encouragée en cela par Grace Frick. <br /> <br /> Je ne l'ai pas lu, malheureusement, car il faut vraiment aller à la bibliothèque royale,pour le lire (ou acheter le volume des essais dans la Pléiade, ce que j'aimerais pouvoir faire, évidemment). <br /> <br /> Ses rêves pouvaient aussi lui servir de tremplin littéraire, et ce qu'elle dit du sommeil, de façon élargie, dans la première partie des mémoires d'hadrien est très éclairant.
A
Se souvenir de ses rêves est un apprentissage...<br /> encore faut-il en ressentir la nécessité dans le cadre d'un "travail sur soi"...
P
le rêve, je le vois comme un instantané de mon inconscient. une photo à un instant "T". elle reflète, le temps d'un soupir, un sentiment qui voulait s'exprimer.<br /> une fois exprimé, le soupir s'éteint, s'essouffle et disparait.<br /> je me souviens si rarement de mes rêves que j'ai tendance à dire que je n'en fais pas.<br /> j'en fais, bien sûr, comme tout un chacun. mais parfois ils me réveillent. je sais alors que j'en ai déjà perdu beaucoup de leur substance réelle, si j'ose dire.<br /> <br /> je les ai longtemps noté. et je me suis rendue compte qu'ils n'avaient de sens continu au réveil que quand j'avais besoin qu'ils en aient un. c'est à dire quand j'étais en plein travail sur moi.<br /> je reconnais dans tes mots cette sensation douce amère qu'on a perdu quelque chose en route. une sensation, une émotion, une ambiance. peut-être d'ailleurs ce qui donnait du sens au rêve...<br /> <br /> et pour la bloggueuse... bah quelle importance qui c'est franchement ;)))
Les échos de Valclair
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