Mélancolie d'automne
Nous voici donc dans notre
maison du sud-ouest.
Il vente, il fait froid, les
feuilles tombent. Il a fait sombre toute la journée mais sur le soir le vent a
chassé en partie les nuages et la pierre du beffroi s’est colorée d’une timide
touche de soleil. Mais à l’instant le carillon de la halle vient de sonner la
demi de cinq heures et la nuit désormais approche.
De plus loin dans la maison
me parvient la musique que Constance a mis sur le lecteur de cd, des chants
d’église, de la musique ancienne, une déploration, très belle, accordée à ce
climat pas particulièrement gai du moment, l’année qui bascule dans l’hiver, le
jour qui bascule dans la nuit…
Comme toujours lorsque
j’arrive ici je ressens une certaine tristesse, une mélancolie plutôt qui me
fait me réinterroger sur ce que je voudrais faire de cette maison.
Nous attendons d’un moment à
l’autre l’élagueur avec qui nous allons discuter du travail à faire sur le
cèdre de mon grand- père. L’option qui a la côte ces derniers temps ce serait
de le réduire drastiquement en supprimant toutes les branches basses. Je ne
sais si c’est le bon choix. Une demi-mesure en tout cas. Ça me ressemble assez
ça, les demi-mesures !
Hier sous la pluie battante
nous avons été rendre visite à Bilbo et aux fermiers qui l’hébergent.
Impression étrange de retour dans le passé. L’homme de ma génération que je
n’avais pas vu depuis dix ou quinze ans ressemble désormais beaucoup à son
propre père au point que c’est lui que je croyais voir. Samedi nous récupérons
le fiston qui aura terminé la première partie de son stage, nous remonterons
ensemble dimanche vers Paris.
Ce sont des vacances
reposantes, tranquilles, pourquoi cette insidieuse tristesse…