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Les échos de Valclair
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2 mai 2010

Croquis

Tout à l’heure, il y avait un peu de tension dans l’air dans la maison. Le fils cadet est là ces jours ci et légèrement envahissant ! Il s’est largement étalé dans le séjour au prétexte que le wifi passe mal dans sa chambre. La radio fait un fond sonore qui a le don de m’irriter. Il y a eu quelques mini accrochages ce matin sur diverses tâches pratiques à réaliser. Alors là, au moment où je m’apprêtais à disposer le déjeuner de midi sur la table et plutôt que de discuter ou d’imposer mon envie de silence, j’ai décidé d’aller prendre l’air pendant un moment et suis sorti sans rien dire et avec d’autant plus d’envie, qu’après une violente averse de grêle, un grand soleil a percé entre les nuages menaçants.

Alors voici l’Avenue encore luisante de la pluie passée et le vert tendre des feuilles des arbres ;

Les paulownias de la Place d’Italie en pleine floraison sur fond de ciel bleu et de gros nuages aux formes tourmentées ;

La foule compacte au marché, l’ambiance si différente de celle qui régnait à l’heure où je fais moi le marché, à neuf heures, à l’ouverture des étals ;

À la boulangerie cette queue impressionnante sortant du magasin : je m’amuse à compter : vingt-six personnes ! Les gens patientent sans stresser dans l’air gai du matin ; il y a même un type qui lit son journal ;

Les employés du nettoyage de la ville qui se déplacent en cohorte, pas du tout stressés. Ils étaient huit, paisibles et devisant, s’avançant mollement, sous leurs gilets jaunes aux armes de Propreté de Paris et poussant devant eux les sortes de petits caddys dans lesquels ils ont leur matériel. La productivité n’est sans doute pas des plus grandes mais après tout, pourquoi devrait-elle l’être ;

Une pocharde faisant la manche dans la rue remontant du marché. Elle a posé deux canettes de bière sur la murette qui longe la devanture d’un magasin d’articles de beauté. Cheveux gris sales, visage boursouflé, gestes flous. Alternativement elle se regarde dans la glace de la devanture qui fait miroir, comme s’observant, cherchant quoi, puis se retourne vers les passants, tendant la main. Je suis sur le trottoir de l’autre côté de la rue, je me suis arrêté, je la regarde quelques instants, me sentant à la fois poigné de cette déchéance et un peu honteux de mon voyeurisme…

 

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Commentaires
O
J'ai aimé retrouver ton quartier! :)
V
C'est gentil ces regards amicaux sur mon regard!<br /> Ils me font plaisir d'autant plus que ce que j'ai en stock pour ce soir est nettement moins riant.<br /> Mais je vous rassure, ça va beaucoup mieux maintenant.
I
J'adore cette jolie manière de redessiner le quotidien. Pas de voyeurisme, juste un coup d'oeil de peintre...<br /> C'est drôle, moi je n'aime pas du tout aller au marché, mais mon mari adore ça. C'est peut-être un truc d'hommes. (grand sourire).
J
Oui , moi aussi j'ai beaucoup aimé me laisser entraîner par vous dans cette sortie . Très beau croquis . On s'y croirait et j'ai beaucoup aimé regarder avec vos yeux . Je ne me suis pas sentie voyeuse pour autant . Juste observatrice . Merci pour ce joli reflet d'un dimanche parisien .
J
Bjr Valclair, j'ai bien apprécié cette petite sortie en ville tout en sentant que tu te l'ai offerte pour empêcher ton irritation de monter d'un cran! Je n'ai pas ressenti, comme pourtant tu l'as souligné, un seul soupçon de voyeurisme...simplement de l'observation...tu as si bien décrit ce qui se passait autour de toi que même sans photos à l'appui j'ai vu ce que tu voyais et pourtant ici ce n'est pas du tout la même ambiance! Difficile (entre autre) d'imaginer un queue d'une vingtaine de personnes devant la boulangerie de ma petite ville!....et puis tu es revenu chez toi...calme et détendu... Bonne journée Valclair
Les échos de Valclair
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