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Les échos de Valclair
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8 septembre 2010

En train

Décidément j’aime les voyages en train !

Je viens de prendre ma place. Me voici dans le petit cocon rassurant qui me mènera à bon port. C’est le moment de la détente après la tension qui inévitablement aura précédé. Je suis de plus en plus anxieux avant de partir en voyage, fut-ce le plus banal : peur d’être en retard, peur des aléas des transports jusqu’à la gare, peur d’avoir oublié quelque chose, des papiers importants ou mon billet… Cette anxiété d’avant voyage me fait avoir une pensée tendre pour ma grand-mère, je me souviens comme je me moquais gentiment d’elle lorsque j’étais ado devant ses anxiétés d’avant départ et voici que je tends à devenir comme elle !

J’ai bouclé ma demi-journée de travail au bureau dans la précipitation, je suis passé déjeuner à la va-vite à la maison, j’ai enfourné mes affaires dans mon sac, pris un bus à la progression hachée dans une circulation difficile à cause d’une pluie battante et malgré tout je suis arrivé à la gare avant la mise en place du train ! Et nous voici parti. Nous filons plein sud. Et déjà la banlieue laisse place à de vastes et tristes étendues d’open-field sous un ciel uniformément bas.

Je vais passer la fin de semaine dans le midi pour une énième série de rendez-vous avec les entreprises qui interviennent dans la rénovation de ma maison de là-bas. Mais en chemin je fais étape à Nîmes pour passer une soirée avec une amie chère.

Bien mieux que lorsqu’on voyage en voiture où l’on est forcément accaparé par l’attention à porter à la route, on profite lorsqu’on voyage seul en train d’une extrême disponibilité d’esprit. Elle nous permet de ressentir bien mieux les basculements entre les divers aspects de notre vie et de mieux en jouir : harassé de coups de téléphone professionnel ce matin, dans le sas cet après-midi, chez l’amie chère ce soir, dans les préoccupations du chantier demain.

Pour l’heure j’ai ce loisir d’écrire. Tout en me demandant si je ne répète pas : car ces impressions sur l’effet sas du train il me semble bien que je les ai déjà tenues, à peu de mots près à d’autres moments : ça c’est le risque du journal, ce côté éventuellement fastidieux et répétitif pour l’hypothétique lecteur.

J’en profite en tout cas pour remonter un peu la bobinette du temps. J’avais envie d’écrire sur mon précédent week-end dans la continuité du moment vécu mais n’en ai pas eu le temps, alors ce sera maintenant même si c’est un peu du réchauffé ! J’écris sur la manif de samedi dernier. J’écris sur ma visite au Macval dimanche.

J’écris mais je lis aussi. Entre deux paragraphes déposés dans mon cahier j’avale des chapitres de la Trilogie new-yorkaise de Paul Auster, je suis dans le premier opus, « Les cités de verre », jeux vertigineux des identités, un autre voyage…

Et je regarde les paysages qui se succèdent…

Collines très vertes, bois et prairies ponctués par les tâches blanches des charolais, gros nuages très noirs et très mouvants mais au milieu desquels s’ouvrent quelques déchirures de bleu…

Un escarpement vif à la droite du train, un village groupé dans les vignes, un soleil frais entre des nuages de plus en plus dispersés, j’ai cru reconnaître la Roche de Solutré…

Ciel largement bleu maintenant sur un paysage ouvert, ondulations douces filant vers la vallée du Rhône et au-delà vers les pentes plus raides de l’Ardèche, exploitations fruitières, maisons blanches ou ocres, peu à peu le paysage se méridionalise…

Apreté des collines aux sommets buissonneux, dans les cuvettes entre les reliefs, peupliers et cyprès et moutonnement de vignes, le ciel est complètement bleu maintenant, ourlé seulement au loin de quelques bancs laiteux. Je suis arrivé !

 

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